L’Agglo signe un partenariat avec une association d’agriculteurs
Ce serait pour 2020. L’idée est de produire du gaz, réinjecté dans le réseau, à partir de matières apportées par des exploitations, l’activité de transformation agroalimentaire et l’Intercommunalité.
Relancé en 2016 par l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre (AMVS), ce projet d’unité de méthanisation en est au stade de l’étude de faisabilité. Une première étude ainsi qu’un appel à projets n’avaient pas abouti. Aujourd’hui, les contours se dessinent. L’unité serait construite à Feignies sur un terrain d’environ 2 hectares appartenant à l’AMVS et situé dans la zone dite de la Marlière (du nom d’un ruisseau qui passe sur ces anciennes terres agricoles). Ce projet va de fait étendre la zone économique de Grévaux-les-Guides, en bordure de la D649 (liaison entre Maubeuge et l’A2 près de Valenciennes). Il est voisin des entreprises agroalimentaires Ménissez et Bigard qui pourraient d’ailleurs être intéressées et également proche d’un branchement au réseau de gaz. L’objectif est une mise en service en 2020 avec un coût initial compris entre 5 et 10 millions d’euros.
Partenariat inédit
Au sein du projet – qui comprendra des aides publiques mais dont le montage financier n’est pas encore définitif –, l’Intercommunalité se présente comme initiatrice et porteuse. Avec pour partenaire une association spécialement créée fin 2017 et baptisée SAME (Sambre agriculture méthanisation environnement). Elle préfigure la future société à créer dont le statut n’est pas déterminé. SAME réunit 19 agriculteurs du territoire qui ont souhaité s’engager. Le dernier point sur ce projet, le 30 janvier, s’est déroulé à Colleret, dans l’exploitation du président (et siège de l’asso), Luc Dessart.
Une première dans les Hauts de France ?
Le projet serait inédit dans les Hauts-de-France du fait de ce partenariat. Michel Duveaux, vice-président de l’AMVS, chargé de l’environnement et porteur du projet, a expliqué que l’Agglo avait organisé une consultation auprès des agriculteurs de son territoire, jusqu’à donc la création de la SAME. Quant aux agriculteurs, ils sont apparus enthousiastes pour plusieurs raisons. D’abord ils sont appelés à gérer l’unité qui devra vivre de son activité (la vente du gaz) avec deux à trois emplois annoncés. Ensuite, cette opération se fait par ailleurs à l’échelle du territoire et les amène à avoir un projet commun, alors que le système agroalimentaire dominant a souvent plutôt tendance à les isoler les uns des autres et à les couper de leur territoire. Enfin, sur le plan environnemental, il se rapproche, à leurs yeux, des grands thèmes du moment : valorisation des déchets (appelés «sous-produits» en langage administratif), économie circulaire et locale.
Un principe simple
Comment cela fonctionnera-t-il ? Le principe de la méthanisation est simple : c’est la décomposition des matières organiques qui fabriquent le gaz méthane. L’unité, non configurée à ce jour, assurera mélange, fermentation, traitement du gaz, stockage et injection dans le réseau de Gaz de France. Premiers chiffres avancés : une production équivalente à la consommation annuelle de 1 200 foyers et reposant sur la collecte de 30 000 tonnes de matières. Celles-ci proviendront des exploitations (fumier, lisier, déchets divers…), de l’activité de transformation agroalimentaire, du service des espaces verts de l’Agglo (herbes coupées, feuilles, produits de taille…) et des stations d’épuration des eaux usées. Quant au digestat, issu du processus de méthanisation, il serait rendu aux agriculteurs pour servir d’engrais.