L’Agence de l’eau cherche des projets à soutenir

L’Agence de l’eau Artois-Picardie s’investit dans l’agriculture biologique, à peine 1% de la surface agricole utile. Elle attend des projets d’envergure régionale. Il y va aussi de la protection des ressources en eau potable. Un sujet sensible…

Le colza a envahi certaines zones de la région grâce à des mesures incitatives, pourquoi pas des cultures biologiques ?
Le colza a envahi certaines zones de la région grâce à des mesures incitatives, pourquoi pas des cultures biologiques ?

 

D.R.

Le colza a envahi certaines zones de la région grâce à des mesures incitatives. Pourquoi pas des cultures biologiques ?

Il s’agit d’un coup de pouce pour l’Agence de l’eau Artois-Picardie de Douai qui veut doubler les surfaces agricoles bio et protéger l’eau potable issue de 96% d’eaux souterraines, via des projets puissants, régionaux et innovants. Elle s’appuie sur un premier acquis Orque1 à Saint-Aubin/Sars-Poteries (Avesnois), qui est passé de 1 agriculteur bio et 1% de surface agricole bio-utile en 2008 à respectivement 6 et 6% de la SAU en 2012.

 

Fédérer. Son «pari» : susciter des projets de territoires, associer de nouveaux partenaires, fédérer plus d’acteurs, CMA, associations ou groupements de promotion, acteurs agro-économiques, collectivités , etc. Avec cinq priorités : répondre à un besoin identifié, conforter un potentiel de développement, expérimenter, informer et former, favoriser d’autres projets. Imaginons un projet via une coopérative, une industrie agricole ou une commune appuyée par un Parc naturel. Cette dernière souhaite protéger son eau potable par le développement de l’agriculture biologique, elle démarre l’identification des agriculteurs intéressés, réalise des simulations technico-économiques avec certification bio et organise formations et démonstrations. Il y faut bien sûr un marché existant ou potentiel et une politique foncière locale favorable.

 

Dotation et aides aux agriculteurs. Le 10e programme d’intervention (européen) va faire varier la dotation agriculture bio en Artois-Picardie de 500 000€ en 2014 à 2 M€ en 2018, soit un total de 5 M€ à raison de 500 000€ de plus chaque année. Les zones prioritaires définies, il faudra combiner les aides directes aux cultivateurs avec le financement de conseils agricoles et d’actions collectives, avec des démarches territoriales via l’Orque. Peut-être aussi installer des expérimentations liant des pratiques agricoles à des transferts de polluants. Puis trouver des synergies avec les autres financements publics, régionaux ou nationaux.

Dans sa politique agricole, l’Agence de l’eau privilégie les techniques les plus performantes pour protéger l’eau en développant les prairies, l’agroforesterie, la bio-agriculture et la production intégrée dans des territoires définis. Les agriculteurs seront aidés : les études seront subventionnées de 50 à 70%. Puis forfait à l’hectare pour les aides directes au fonctionnement, de 40 à 75% pour l’investissement, de 50 à 70% aux conseils et formations et de 50 à 70% pour la communication.

1. Opération de reconquête de la qualité de l’eau.

 

A savoir 

360 fermes bio sur 10 000 hectares fin 2012 ; 4,7 millions d’habitants à fournir en eau potable. Le ministère de l’Agriculture a mis en place un plan «Ambition bio 2017». L’Agence a un budget agricole global de 41,3M€ 2013-2018. Elle prévoit 1 md€ pour participer au financement de 2,5 milliards de travaux à échéance 2019 avec 11 000 emplois, et avec obligation (par Bruxelles) de résultat dès 2015