L’Adie veut transformer le désird’entreprendre des jeunes

L’opérateur de microcrédit tente, avec un certain nombre de partenaires, d’encourager l’entrepreneuriat dans une campagne d’information régionale qui prend fin ce 14 octobre à Douai et à Calais. Un fonds de prêts d’honneur de 1,3 million d’euros a été lancé.

Faire comprendre aux jeunes que créer leur entreprise est possible. Que les outils, dispositifs et réseaux d’aide à la création existent et n’ont qu’un but : accompagner ces mêmes jeunes à toutes les étapes de l’acte d’entreprendre. Ce message, l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) ne cesse de le répéter depuis le 10 octobre dans une campagne d’information qui a démarré dans les missions locales de Lille et de Liévin. Les étapes douaisiennes et calaisiennes se tiennent ce 14 octobre à la Maison des jeunes et de la culture et à la salle Gérard-Philipe respectivement. Animations diverses, témoignages de jeunes ayant créé, échanges… L’Adie multiplie les activités pour provoquer chez le jeune le déclic “entreprendre”. Un effet que les partenaires engagés dans cette opération de sensibilisation ne désespèrent pas de voir s’opérer. Le Conseil régional, l’Association régionale des missions locales, la Caisse des dépôts, l’Etat et surtout l’Adie sont convaincus qu’il existe chez les jeunes des quartiers populaires une “réelle” envie d’entreprendre. “Une enquête menée l’an dernier a montré que 26% des jeunes des zones urbaines sensibles veulent créer leur entreprise”, fait savoir Pascal Joly, préfet délégué à l’égalité des chances du Nord.

Malheureusement, cette envie d’entreprendre bute sur un certain nombre de freins de tous ordres. “Pour nous, créer son entreprise ce n’était pas quelque chose de naturel”, se souvient Dominique Reguem, 28 ans, qui a créé en 2009 avec Déborah Raimbault, 30 ans, la société lilloise Bildo productions, spécialiste de la production audiovisuelle. Ce jeune dirigeant, dont l’entreprise réalise des documentaires pour des chaînes de télévision, se souvient aussi que pour lui “créer une entreprise, par les aspects administratifs, paraissait compliqué. C’était même un peu sacralisé”. Pour Dominique Reguem, la “désacralisation” est intervenue après son déplacement à une édition du Salon Créer, à Lille Grand- Palais, où il a découvert les structures d’aide et d’accompagnement telles que l’Adie ainsi que les différents dispositifs proposés.

Pour d’autres jeunes, l’obstacle c’est le financement. “Parmi ceux qui veulent créer leur activité, un peu plus de 50% renoncent pour manque de financement”, ajoute Pascal Joly. Or, c’est la mission principale de l’Adie qui se veut “1er opérateur de microcrédit en France” : financer les personnes désireuses de créer, en particulier les personnes exclues du système bancaire classique. Dans le cadre de cette campagne d’information, l’Adie et ses partenaires ont annoncé le lancement d’un fonds de prêts d’honneur de 1,3 million d’euros. L’objectif : financer 1 000 jeunes chaque année, avec une priorité pour les jeunes de moins de 32 ans en difficulté. Ceux-ci bénéficieront d’un montant maximum de 5 000 euros. Selon Fabrice Talandier, directeur régional de l’Adie, entre 120 et 130 jeunes sont financés en Nord-Pas-de-Calais chaque année par l’organisme de microcrédit.