L’activité automobile freinée par les incertitudes sur l’avenir

Dans un secteur toujours miné, entre autres, par la persistance des problèmes de compétitivité, la filière régionale se dit «mieux préparée que dans les autres régions» pour résister aux tourments.

Quelque 570 000 véhicules assemblés en 2011...
Quelque 570 000 véhicules assemblés en 2011...

On se veut optimiste et rassurant. «La structure de la filière automobile de la région est très robuste.» Le propos est de Luc Messien, directeur général du Pôle automobile Nord-Pas-de-Calais. Chez Toyota à Onnaing, l’un des sept constructeurs en région, on table même sur une hausse de 15% de la production en 2014, avec un marché tiré par la demande en Amérique du Nord. Dans son enquête mensuelle sur le climat des affaires de décembre 2013, la Banque de France se montre circonspecte quant aux perspectives. Pour l’ensemble des constructeurs en région, «les carnets de commandes se regarnissent lentement mais demeurent insuffisants». Même son de cloche chez les équipementiers dont les carnets «manquent de consistance bien qu’en amélioration».

En 2011 déjà, le déficit de commandes et le manque de visibilité avaient quelque peu entravé l’activité. Dans son enquête 2012 rendue publique le 6 février dernier, l’Insee associe cette performance en demi-teinte «aux incertitudes quant à l’évolution du secteur», lesquelles ont constitué «le premier obstacle au développement des entreprises de la filière». Les incertitudes elles-mêmes se cristallisent sur une caractéristique du secteur : le déficit de compétitivité. Si un certain savoir-faire est reconnu à une partie de la filière, en revanche celle-ci ne brille pas pour l’innovation. Lourd handicap dans l’actuel contexte mondial de concurrence accrue.

L’Insee fait remarquer toutefois qu’en 2011, la filière automobile régionale est parvenue à «stabiliser ses contours». Quelques données de cette stabilisation : 570 000 véhicules assemblés, en recul de 4% par rapport à 2010. Relatif maintien aussi quant aux emplois : augmentation de 0,7% des effectifs sur la même période. Progression du recours à l’intérim : environ 4 100 intérimaires employés par mois dans l’ensemble de la filière.

En région, les acteurs de la filière affirment se mobiliser face à la question de la compétitivité. Hormis les programmes étatiques de soutien, des programmes spécifiques sont mis en œuvre en région. Asparance, une action collective visant à améliorer la performance industrielle, le management et la stratégie des sous-traitants, vient d’être renouvelée. Les derniers investissements réalisés par les acteurs de la filière s’élèvent à environ 1,7 milliard d’euros.

D.R.

Quelque 570 000 véhicules assemblés en 2011...

C’est cette mobilisation pour dynamiser la compétitivité qui semble rassurer les acteurs quant à la résilience de la filière régionale. Luc Messien affirmant même qu’en Nord-Pas-de-Calais, la filière est «mieux préparée que dans les autres régions» contre d’éventuels chocs.