L’association 60 000 rebonds fête ses 10 ans !

Le 20 septembre dernier, à Marcq-en-Barœul, des témoignages forts ont ponctué la soirée qui marquait les 10 ans de l’association 60 000 rebonds. «En 2019, j’ai été contrainte de liquider mon entreprise. À ce moment-là, je ne ressentais que de la culpabilité. J’avais l’impression d’abandonner tout le monde : mes salariés, mes fournisseurs, les sous-traitants... Puis, une fois la liquidation prononcée, plus rien… Un écran noir. Je n’arrivais plus à me projeter. Au tribunal de commerce de Lille, j’ai vu un flyer de 60 000 rebonds et je n’ai pas osé les contacter directement… Mais c’était le bon fil rouge à tirer», témoignait, lors de la table ronde, devant plus de 350 personnes, Priscilla Saunier, entrepreneuse accompagnée avec succès par l’association.

Repartir plus vite

Depuis 2012, 60 000 rebonds accompagne, au travers de coaching et de parrainages, les entrepreneurs en situation de post-liquidation judiciaire. L’objectif est de les aider à se reconstruire personnellement et à s’orienter vers un nouveau projet professionnel, qu’il soit salarial ou entrepreneurial. «Et surtout à transformer l’échec en expérience, ajoute Luc Lorthiois, président de 60 000 rebonds Hauts-de-France. Notre force, c’est qu’avec notre accompagnement, ces personnes peuvent rebondir plus rapidement au bout de deux ans, contrairement à la moyenne qui est de six à sept ans.» De fait, 50% des personnes accompagnées recréent une entreprise et les 50 autres pour-cent décident de prendre un poste en tant que salarié.

Plus de 110 bénévoles certifiés dans la région donnent ainsi de leur temps gratuitement pour assurer les cinq à sept séances nécessaires à une personne pour prendre un nouveau départ. «Chez Cegid Solidaire, on donne trois jours à nos employés pour accompagner l’association. On compte pas mal de parrains au sein de l’entreprise», déclare Antoine Wattinne, président de Cegid Solidaire, qui représentait le club des entreprises locales pendant la soirée.

L’effet rebond du Covid

Ces dernières années, marquées par un contexte sanitaire difficile, ont été rudes pour l’association. «Depuis septembre, on a reçu 18 appels par mois, alors que pendant la Covid, on a eu très peu d’appels de personnes en situation de post-liquidation judiciaire en raison des aides du gouvernement», relève le président de 60 000 rebonds Hauts-de-France. Sur la région, 2 500 entreprises étaient liquidées annuellement avant le Covid. Cette année, elles devraient être 3 500… «Avec la crise sanitaire, j’ai aperçu un changement de profils des personnes liquidées : la moyenne d’âge est de 35 à 55 ans, les personnes sont fatiguées, plus qu’avant. Souvent, elles ont vécu le confinement d’une manière compliquée», complète Luc Lorthiois.

L’objectif de cette année pour 60 000 rebonds Hauts-de-France : accompagner 75 à 100 entrepreneurs vers de nouveaux horizons. «Ma joie serait que nous fassions bien notre boulot et que nous devenions incontournable. Ma hantise est de ne pas avoir assez de bénévoles, nous en recherchons constamment. Mais restons optimistes», conclut-il.