BTP

L’apprentissage, une voie à sécuriser et vite...

Si l’apprentissage semble connaître un retour en grâce avec une hausse dans la région pour le seul secteur du bâtiment de près de 5 % (source : baromètre ISM-MAAF), cette voie aujourd’hui d’excellence se doit d’être encore sécurisée, histoire de faire face aux difficultés de recrutement actuelles et à moyen et long terme à la problématique de la reprise d’entreprises.

«Près de 300 postes d’apprentis dans notre secteur ne sont pas pourvus en Meurthe-et-Moselle», assure Lénaïc Rauch, le président de la Capeb de Meurthe-et-Moselle.
«Près de 300 postes d’apprentis dans notre secteur ne sont pas pourvus en Meurthe-et-Moselle», assure Lénaïc Rauch, le président de la Capeb de Meurthe-et-Moselle.

«Les apprentis d’aujourd’hui sont nos repreneurs de demain ! C’est un peu dommageable de voir certaines campagnes de communication de l’État vantant l’apprentissage, le limiter uniquement au public en difficulté et en déshérence.» Constat établi par Lénaïc Rauch, le président de la Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) de Meurthe-et-Moselle. Il en a fait part, le 23 septembre, à Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance lors de sa venue à Champigneulles à la rencontre des entrepreneurs locaux. «Aujourd’hui, il faut encore travailler sur l’apprentissage. Pour le seul département de Meurthe-et-Moselle, dans notre secteur d’activité, ce sont près de trois cents postes d’apprentis qui ne sont pas pourvus.» Une situation presque paradoxale car jamais il ne semble y avoir eu autant d’apprentis (tous secteurs confondus) dans la région. «Pour la deuxième année consécutive, les effectifs sont en hausse dans le Grand Est de l’ordre de 2 %», assure le baromètre de l’Institut supérieur des métiers (ISM)-MAAF paru à la fin du mois de septembre. D’après ce baromètre, «c’est l’artisanat du BTP qui enregistre la plus forte hausse des effectifs avec près de 5 100 apprentis dans la région soit une hausse de 5 %.»


Politique de branche

Cette donne de «l’attrait» pour l’apprentissage, notamment dans le bâtiment, peut trouver son explication par les aides aux entreprises pour l’embauche d’apprentis ou contrat de professionnalisation. Des aides mises en place en 2020 dans le cadre du plan Jeunes (5 000 € pour un alternant mineur et 8 000 € pour un alternant majeur) que le Premier ministre, Jean Castex entend prolonger jusqu’à la fin du mois de juin 2022. Une bonne nouvelle, mais il reste toujours à trouver des candidats. «C’est un sentiment général pour bon nombre d’artisans. Elle rejoint celle des difficultés de recrutement qui sont aujourd’hui accentuées. Nous devons continuer à attirer les jeunes vers nos métiers», assure Lénaïc Rauch. Sur le papier et la communication étatique, l’apprentissage apparaît avoir le vent en poupe et les différents chiffres qui commencent à sortir apparaissent le confirmer. Dans le secteur du bâtiment (comme dans d’autres), les différentes structures représentatives, à l’image de la Capeb, assurent que l’apprentissage dans ce secteur se doit d’être réellement sécurisé. «Nous mettons tout en œuvre pour maintenir une politique de branche, car seules les branches connaissent les besoins réels de leurs métiers et pour continuer à apporter une offre de services adaptée aux petites entreprises du secteur», assure la Capeb dans un communiqué national. Le tout avec en toile de fond la volonté «d’aider les BTP CFA régionaux à résister à la mise en concurrence des CFA initiée par la loi Avenir professionnel de septembre 2018 et qui est, de toute évidence, une menace pour les petits établissements, notamment, ceux situés dans les zones rurales.» Une donne jugée indispensable pour permettre aux artisans d’être réellement sécurisés dans leurs projets d’embauche. Reste à capter les candidats…

Les repreneurs de demain

«Un artisan sur quatre à plus de 55 ans dans notre secteur ! Il nous faut des cadres, des ingénieurs, des commerciaux à former pour espérer voir ses entreprises reprises.» À l’occasion de son assemblée générale, le 24 septembre dernier à l’Abbaye des Prémontrés, Lénaïc Rauch, le président de la Capeb de Meurthe-et-Moselle a pointé du doigt cette problématique de la reprise des entreprises artisanales. La donne n’est pas nouvelle mais elle est aujourd’hui renforcée par des difficultés de recrutement de plus en plus délicates pour le secteur.