Médecine alternative

L'apithérapie du Jardin de Beyla

Près de Noyon, à Ville, le Jardin de Beyla développe des cosmétiques à base de miel issu de ses propres ruches. Parce que la nature apporte des solutions, Sophie Encev, chimiste et apicultrice amatrice, a mis en place l'apithérapie, une médecine douce et alternative qui utilise les ruches des abeilles, déjà reconnue dans le monde entier, et qui prévient les maladies respiratoires.

Le chalet apithérapie permet de respirer l'air des ruches.
Le chalet apithérapie permet de respirer l'air des ruches.

Passionnée par les abeilles et déterminée à prouver que la nature regorge de bienfaits, Sophie Encev, chimiste de formation, développe et fabrique ses propres cosmétiques 100% naturels à base de miel, cire et propolis de ses propres ruches, depuis deux ans, avec le Jardin de Beyla. Prônant qui plus est le bien-être animal, elle a enclenché une démarche naturelle et écoresponsable à 360°. « La nature est merveilleuse et elle propose, sous nos yeux, des solutions pour prévenir les maladies ou les atténuer, est-elle convaincue. Les abeilles sont essentielles à la biodiversité et, en plus, leur miel et leurs ruches regorgent naturellement de propriétés qui sont bénéfiques pour la santé. »

Avec ses 19 ruches et ses 1,5 million d'abeilles l'été, elle a déjà fabriqué neuf produits (gommage, baume à lèvres, shampoing solide, déodorant, huile de massage, masques visage, crème). Cette année, elle a lancé un nettoyant/ démaquillant pour la visage ainsi qu'un dentifrice. Cette entrepreneuse aux mille idées va aussi lancer, d'ici la fin de l'année, un hydromel.

L'apithérapie : un remède grâce aux abeilles

Dans la continuité de ses convictions, Sophie Encev a inauguré son premier chalet d'apithérapie, après un long travail financier et humain. Cette médecine alternative consiste à traiter des symptômes avec les produits de la ruche... et si l'apicultrice amatrice le fait déjà à travers les produits qu'elle développe, elle va encore plus loin. Depuis le début du mois de juin, elle a mis en place un chalet d'apithérapie : grâce à un système respiratoire installé, il est possible de respirer directement l'air des quatre ruches placées devant le chalet. « Le principe est d'inhaler le phéromone des ruches diffusé par le couvain des abeilles [ndlr : l'ensemble des nymphes, des larves et des œufs protégés par les ouvrières], explique Sophie Encev. Les abeilles ne sont absolument pas dérangées. »

Le chalet est relié par un système respiratoire et et fabriqué en bois.

Grâce à ce concept, il est possible d'obtenir des actions de prévention contre l'asthme, les insomnies, les migraines ou encore certaines allergies. « On retrouve les molécules présentes dans la Ventoline par exemple, précise-t-elle. Les effets sont bénéfiques car sur le long terme, notamment, il y a une modification du gène et donc de la réponse inflammatoire. » C'est donc un moyen naturel bienfaiteur pour la santé mais aussi pour trouver une quiétude et un bien-être intérieur : le chalet a été aménagé de sorte que chacun puisse se détendre, allongé, et respirer l'une des meilleurs choses qu'apportent les abeilles. À raison de quelques séances de 15 à 30 mn, d'avril à septembre, les effets se font déjà ressentir.

Un projet en cours de structuration

Convaincue par cette médecine douce, elle est l'une des premières à la développer en France : des études scientifiques en Ukraine ont pu expliquer l’importance de l’air des ruches pour la santé dans des indications particulières. Mais instaurer un nouveau concept de médecine douce requiert beaucoup d'énergie et de démarches, car Sophie Encev entend développer l'apithérapie de façon structurée et sérieuse. Pour cela, elle recherche des personnes bénévoles pour tester le concept, désireuses de faire avancer ce projet. « Je recherche un médecin et des volontaires pour tester ce premier chalet dans le but de valider l'étude scientifique. Ce qui permettra de valider le projet scientifiquement et faire avancer cette médecine alternative en France, qui existe déjà dans d'autres pays. »

Un projet ambitieux auquel elle croit et pour lequel elle met toute son énergie : si elle a lancé un financement participatif, elle a financé la plus grande partie du concept et le développe au rythme des moyens humains et financiers. « Mon objectif est de vraiment valider cette étude, c'est primordial », est-elle déterminée. Car à long terme, Sophie Encev ambitionne de construire d'autres chalets et de les installer notamment chez les professionnels (centres de soin ou de thalassothérapie...) pour mettre en lumière le merveilleux travail des abeilles.