Voeux du Medef Oise
L'ambition entrepreneuriale collective, le vœu du Medef Oise pour l'année 2025
Lors des vœux du Medef Oise, le président Luc Baijot a évoqué la complexité du moment à cause de l’instabilité politique, l’absence de visibilité, la fiscalité, la réglementation sociale et administrative qui ébranlent les entreprises. Pour sortir de l'attentisme qui gèle l'économie, il prône l'anticipation et l'ambition collective en 2025.
![Le Medef Oise a réuni les dirigeants et les principaux acteurs économiques.](/thumbs/1368×1026/articles/2025/02/IMG-1930.jpg)
En
présence de 150 chefs d'entreprise, de Xavier Bertrand, président
de la région Hauts-de-France, de Jean-Marie Caillaud, préfet de
l'Oise, et de Thierry Baschet, président de l’UIMM Picardie, Luc
Baijot, comme a son habitude, n'a pas fait de verbiage dans son
discours. «J’aurais d’autant moins de mal
à faire court que, je vous l’avoue, l’absence de visibilité que
nous vivons aujourd’hui n’incite pas à dresser des
perspectives…surtout quand on entend notre ministre des
Finances : "La fiscalité n’est pas un problème. C’est
le manque d’entrepreneurs". Il a raison, s’il le devenait,
il comprendrait rapidement le problème d’un entrepreneur», répond-t-il à l’État dès le début de son discours.
La situation économique,
et par ricochet celles des entreprises, est morose depuis quelques
années. Si les crises ont cristallisé l'économie, avec une montée
des prix et une inflation généralisée, les entreprises ont su
se battre et se réinventer, même si les défaillances d'entreprise ne cessent de grimper. Mais aujourd'hui, la situation est
différente, car c'est la politique qui bloque l'épanouissement et le
développement des entreprises.
Continuant son analyse de la
situation et sa réponse à l’État, Luc Baijot pointe les incohérences en expliquant qu'«il
n’y a pas que la fiscalité. Il y a aussi la réglementation
sociale, administrative, parfois européenne qui change tous les
jours. Et je pourrais vous parler toute la journée des problèmes
d’entrepreneurs mais vous êtes au courant comme moi. Il a aussi
raison de dire que l’écologie est la chose la plus importante pour
nos entreprises. Regardons les USA, la Chine, l’Inde, La France ne
représente qu’1/100 de la population mondiale. C’est sûr,
soyons plus vert que vert ! Arrêtons nos centrales nucléaires
pour faire plaisir à la Cour des Comptes et utilisons le gaz de
schiste des USA ou l’électricité allemande produite avec du
charbon». En réponse, Xavier Bertrand
annonce que la Région
Hauts-de-France procédera à des économies budgétaires plutôt que
des hausses d’impôt.
La proactivité comme solution
Ce contexte énoncé, Luc Baijot n'en reste pas moins positif. S'il est revenu sur les solutions simplistes trop souvent entendues «les il y a qu'à ou il faut qu'on», il insiste sur la nécessité d’une stabilité politique et réglementaire pour permettre aux entreprises d’investir et d’embaucher.
Pour ce faire, il souligne
l'importance d’une ambition collective, tant au niveau
entrepreneurial que national, pour assurer la croissance et préserver
le modèle social français. «Pour que nous
puissions agir, nous devons retrouver de la visibilité…un
gouvernement stable, des règles du jeu fiscales, sociales,
environnementales connues et auxquelles nous pouvons adhérer parce
qu’elles ne sont pas punitives. C’est une condition indispensable
pour que les entreprises puissent envisager à nouveau d’investir
et d’embaucher», exprime Luc Baijot. Le
préfet de l'Oise a quant à lui fait part de sa conviction sur la
nécessité de textes en phase avec le terrain, forgés avec la
connaissance intime des territoires.
À travers sa démonstration, trois mots clés ont rythmé ses propos : attentisme, anticipation,
ambition. Cet attentisme qui est «une posture
imposée par l’incertitude politique et économique actuelle»,
pour lequel les chefs d'entreprise doivent faire preuve
d'anticipation, «nécessaire pour être prêts
aux changements inévitables, comme la réforme des retraites ou les
défis énergétiques». Et puis l'ambition
doit être retrouvée «afin de stimuler la
croissance et garantir l’indépendance économique du pays».
En cohérence avec les propos de Thierry Baschet, président de l’UIMM Picardie, rappelant à la résistance économique, face aux vents contraires et mettant en avant les actions de son syndicat pour aider les industriels à le faire pour être plus performants en matière d'attractivité, le président du Medef Oise encourage une dynamique proactive pour 2025. «Sortir de l’attentisme en anticipant et porter une ambition entrepreneuriale, française et européenne...c'est tout le mal que je nous souhaite pour 2025 !», conclut-il.