L’hôtel Richer de Belleval à Montpellier

L'alliance de l’art, de la gastronomie et de l’hôtellerie de luxe

La Fondation d’entreprise GGL Helenis vient de frapper fort en rouvrant au public l’hôtel Richer de Belleval. Rénové, celui-ci abrite désormais un espace d'exposition, un restaurant gastronomique, un restaurant bistronomique et un hôtel Relais & Châteaux 5 étoiles.

La façade de l’hôtel Richer de Belleval à Montpellier. © photo Daniel Croci et Virginie Moreau
La façade de l’hôtel Richer de Belleval à Montpellier. © photo Daniel Croci et Virginie Moreau

Abandonné durant des dizaines d’années, la fondation a fait restaurer l’hôtel Richer de Belleval durant quatre ans par l’Atelier d’architecture Philippe Prost (l’Atelier de Ricou étant chargé de restaurer certains plafonds) et y a installé des œuvres d’art pérennes, sous la direction artistique de Numa Hambursin.

Un palais aux multiples facettes

L’hôtel Richer de Belleval rénové accueille en son sein un espace d’expositions temporaires de prestige animé par la fondation GGL Helenis (promoteur immobilier). Deux à trois fois par an, des expositions d’illustres artistes contemporains nationaux et internationaux s’y tiendront. L’exposition d’ouverture, consacrée à Jim Dine, est présentée jusqu’au 4 décembre 2021. Agencée par l’artiste lui-même, «elle synthétise une vie de recherche, le parcours de cet artiste jusqu’à son œuvre magistrale, qui figure dans le hall d’entrée», indique Numa Hambursin. On y retrouve le motif récurrent du cœur, mais aussi des Vénus. Des gravures, tableaux et sculptures, comme la superbe Love and grief. Cet artiste fondateur du pop art avec Andy Warhol et Roy Lichtenstein a fait sien le motif du cœur et travaillé sur le néo-classicisme, là où d’autres s’intéressaient à la société de consommation et à la culture pop.

Côté gastronomie, des chefs étoilés ont investi le rez-de-chaussée et proposent une trentaine de couverts dans un décor luxueux, aux plafonds restaurés par l’Atelier de Ricou.

La clientèle est accueillie par le plafond contemporain Prima Materia réalisé à l’encre par l’artiste montpelliérain Abdelkader Benchamma. Evoquant les 4 éléments – terre, eau, feu, air –, cette œuvre s’étale en majesté sur une voûte.

Et l’ancienne salle des mariages, offrant quelques tables à destination bistronomique, est enrichie par une œuvre de Jan Fabre composée de milliers d’élytres de scarabées. Enfin, un hôtel 5 étoiles Relais & Châteaux de 16 chambres et 4 suites décorées par le créateur d’ambiances Christian Collot complète cet ensemble raffiné et de très haut standing.

«L’art de l’émotion» prôné par le directeur artistique Numa Hambursin est pleinement à l’œuvre dans de nombreux espaces de la bâtisse, et s’harmonise superbement avec l’architecture. Le pari d’inscrire les œuvres pérennes dans l’histoire de cet édifice est tenu.

www.hotel-richerdebelleval.com

Virginie Moreau – Hérault Juridique et Economique – pour RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com

Un peu d’histoire

Niché sur la place de la Canourgue à Montpellier, l’hôtel Richer de Belleval fut érigé au XIIe siècle. Il fut successivement la propriété de Guilhem VI, seigneur de Montpellier, de Charles de Boulhaco, conseiller à la cour des comptes, puis de Pierre Richer de Belleval, botaniste qui recréa le jardin des Plantes de Montpellier et médecin d’Henri IV. De 1816 à 1975, l’édifice abrita l’hôtel de ville de Montpellier, avant de devenir une antenne du palais de justice jusqu’en 2010, puis d’être laissé à l’abandon.


Une œuvre spectaculaire de Jan Fabre

L’Hommage à un esprit libre, de Jan Fabre, est sans doute l’œuvre la plus spectaculaire de l’hôtel. Située dans le lanternon, véritable puits de lumière du salon à l’italienne, elle retrace en relief l’histoire de Montpellier. Son panneau principal, serti de milliers d’élytres de scarabées aux reflets chatoyants, représente deux immenses phœnix tenant un serpent dans leurs serres. Il symbolise la renaissance de Montpellier après une longue période de peste, mais aussi la renaissance de l’hôtel Richer de Belleval. Les quatre autres panneaux symbolisent respectivement la médecine, l’histoire de Montpellier, l’ancienne destination du lieu, qui servait de salle des mariages, et Guilhem VI, qui fit bâtir l’édifice. Jan Fabre a offert 16 dessins préparatoires à la fondation. Ils sont exposés dans ce salon-bar bistronomique appelé à devenir le lieu «branché» de Montpellier.