L’Adie Moselle confirme son efficience au service du droit à l’initiative économique

Inaugurés la veille de Noël, les nouveaux locaux de l’agence Adie, située à proximité du quartier Borny, l’un des six QPV de l’agglomération messine, a donné lieu à une cérémonie teintée à la fois de convivialité et de solennité. Elle est une étape supplémentaire de l’ancrage de l’Adie au niveau local et de son développement. Un bâtiment résolument fonctionnel et à taille humaine avec ses espaces collectifs et confessionnels. Conceptualisés sur les valeurs cardinales de l’Adie, dont la première est sans doute la plus importante : croire à l’humain, à des femmes et des hommes qui sollicitent une clé décisive dans leur volonté d’accès à l’entrepreneuriat comme voie d’épanouissement personnel et professionnel, celle du financement. Un meilleur agencement, une superficie plus importante, une accessibilité facilitée et la possibilité de nouveaux services, comme des sessions de formation, des ateliers rencontres : voilà un outil optimisé.

Une activité en hausse constante

Dans ses mots inauguraux, la directrice de la région Nord-Est de l’Adie, Angèle Mignonac, a rappelé cette histoire particulière, ce pari quant à un modèle économique misant sur les savoir-être, ce travail du quotidien mené par les équipes de salariés et de bénévoles. Elle notait : «L’Adie n’est pas seule». Assurant "il n’y a pas de petits entrepreneurs." Des termes qui signifient ce mariage entre la proximité et le lien noué, comme ciment d’une action pérenne et unanimement reconnue et saluée : «partager le futur», «outil économique au service de la diversité et du développement des territoires.» L’Adie Moselle est implantée depuis 1998 dans le département. Elle a enregistré depuis 2021 une hausse de 15 % de son activité. De janvier à octobre 2023, elle a accueilli 691 porteurs de projet habitants du département tentés par l’aventure entrepreneuriale. 830 000 € ont été octroyés afin de les aider à créer leur propre entreprise ou à financer des besoins spécifiques comme l’achat d’un nouveau véhicule par les entrepreneurs déjà en activité… En cette fin d’année, le cap des 880 000 € de financement sera atteint.

La directrice de la région Nord-Est de l'Adie, Angèle Mignonat, a rappelé l'importance du réseau créé autour des actions de l'association.

Des parcours de vie...

Si l'on regarde les données sous la loupe de région Grand Est, l’Adie est dans une tendance haussière de son activité à périmètre temporel comparable de + 11 %. Les personnes accompagnées dans le giron régional livrent un intéressant portrait : 38 % perçoivent les minima sociaux, 18 % habitent en zone de revitalisation rurale, 30 % sont sans diplôme, 60 % sont des hommes, 33 % ont moins de 30 ans. Avec, au 2e trimestre 2023, avec un taux de chômage de 7,1 %, la région Grand Est affiche là un chiffre légèrement supérieur à celui de la France métropolitaine qui de 6,9 %. En Moselle, il est aussi de 7,1 %. Les statistiques de l’Adie de ces deux dernières années, au niveau départemental et régional, témoignent de la volonté d’un nombre croissant de personnes désireuses de se lancer dans la création d’entreprise. La quasi-totalité des personnes chaperonnées et financées par l’Adie n’ont pas accès aux crédits bancaires classiques, comme le confirmait une intervenante lors de cette inauguration : «Je voulais créer, mais je n’avais pas les moyens de le faire.»

Un réseau partenarial de compétences et de valeurs

Le déménagement, de la rue de la Visitation à la nouvelle agence, située au 11 rue Claude Chappe, et l’aménagement, ont été rendus possible grâce au soutien financier de la Fondation BNP Paribas qui y a participé à hauteur de 50 000 €. Anne Frey, directrice de territoire BNP Paribas, représentant la Fondation, a resitué ce lien fort de son institution avec l’Adie, depuis 1984, année où elle versa une première subvention à l’association. Elle en est devenue un partenaire historique et majeur. BNP agit à chaque stade de l’action de l’Adie, finançant ses activités de prêts, relayant sa communication lors des semaines de campagne et l’orientant vers les personnes ressources aptes à répondre aux critères d’intervention de l’association. Que de chemin parcouru, en effet. Dans leurs engagements respectifs d’élus, Éric Lucas, adjoint au maire de Metz en charge des finances et du contrôle de gestion, Marie-Rose Sartor, conseillère régionale, Sylvie Roux, conseillère déléguée de l’Eurométropole de Metz en charge du commerce et maire de Mey, et Belkhir Belhaddad, député de la 1er circonscription de la Moselle, ont mis en exergue le maillage territorial de l’Adie, son efficience en termes de cohésion, ce rôle essentiel de levier à croire en des projets, en des femmes et des hommes. Sébastien L'Aot, directeur général adjoint de l'Adie, confirmait cette forte imprégnation humaine. A suivi une table ronde animée par Serge Kombro, directeur territorial Lorraine Champagne-Ardenne de l’Adie, et son adjoint, Salim Kaidi, a permis à ces néo-entrepreneurs de s’exprimer. Quelques paroles empreints d’une réalité authentique. Celle de trajectoires de vie qui ont un jour croisé la route de l’Adie. L’Adie Moselle continue donc son élan, via ses deux conseillers - Yaovi Beni Assogba et Anastasia Sordetti - et huit bénévoles. L'un des intervenants du jour évoquait cette question essentielle qui survient à plusieurs reprises dans un parcours personnel : «qu'est-ce que tu veux faire ?» C'est là l'essence même de l'Adie : guider vers une réponse concrète à cette interrogation cruciale. (Re) valoriser. (Re) donner confiance. Il y a tant d'enjeux sociétaux derrière tout cela. Encore plus dans les temps présents, notamment dans ce lien de confiance entre ces jeunes (ou moins jeunes) résidants ces QPV et notre ascenseur social, au cœur de notre corpus collectif, de notre vivre ensemble. Un élément essentiel de notre socle républicain. On parlait précédemment de cohésion... L'entrepreneuriat en est un composant incontournable.

Des témoignages de vécus marqués par une volonté d'entreprendre.