"Jouer sur la complémentarité entre start-up et entreprises"
Digital Attraxion est un accélérateur de start-up numériques installé près de Tournai, en Belgique. Son objectif est d’accompagner les jeunes entreprises en devenir et les amener vers leur première levée de fonds. Mais Digital Attraxion a décidé d’aller encore plus loin en imaginant la première édition du Move Up Program. Objectif : permettre à dix start-up sélectionnées de booster leur projet avec la collaboration des entreprises partenaires de cet événement, mais aussi faire rayonner le Hainaut dans l’Eurorégion sur le plan digital. Explication avec Denys Bornauw, son directeur.
La Gazette : Comment est né le Move Up Program ?
Denys Bornauw : D’abord, le développement de Digital Attraxion coïncide avec notre objectif d’amener des start-up de qualité créées notamment sur notre territoire, mais pas seulement, à se développer et à changer de dimension. L’idée est de leur proposer nos compétences et notre pôle d’expertise. Ici, ce n’est pas une pépinière, j’insiste sur cette notion d’accélération : on prend les start-up déjà existantes qui ont une réalité économique et qui travaillent sur une vraie problématique client, avec un potentiel marché. On les aide en les coachant, en les finançant et en les rendant visibles. Le Move Up Program, lui, est venu d’une discussion avec les administrateurs qui voulaient plus d’ambition, comme jouer sur la complémentarité entre start-up et entreprises, avec l’idée de les faire collaborer sur le développement de solutions mises en avant par ces mêmes start-up.
C’est plutôt original comme idée…
Oui, parce que ce Move Up Program, organisé avec le soutien de l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai, est un programme concret qui va permettre aux start-up de se focaliser sur des problématiques réelles et de travailler dessus, ce qui va accélérer leur progression. Elles vont pouvoir confronter leurs prototypes à la réalité du marché, expérimenter la coopération transfrontalière et interrégionale, et séduire d’autres marchés. Pour le moment, six start-up ont déjà répondu : des belges, mais également une espagnole et, récemment, une indienne.
De quoi vont bénéficier les dix start-up retenues ?
Elles vont donc bénéficier d’un programme d’accélération. L’agenda est déjà fixé. Pendant toute la durée du Move Up Program, qui dure vingt semaines à partir du mois de novembre, elles seront bien encadrées et profiteront d’un financement qui leur permettra de se concentrer uniquement sur leur développement. On veut vraiment une personne entièrement dédiée et engagée ici, au Negundo Innovation Center, qui ne fasse que ça. On les aidera aussi pécuniairement à modifier leurs prototypes et à mettre en place un plan marketing, et on les accompagnera sur des salons afin de défendre leurs programmes.
De quelle manière se fait la sélection de ces start-up ?
Nous avons lancé un thème : en l’occurrence, pour cette première édition, il s’agit de mobilité intelligente, de mobilité des objets connectés, du smart environnement lié à la mobilité ou toute analyse de données autour de ce thème. Pour postuler, il faut pouvoir répondre à une de ces problématiques ou à une combinaison et, bien sûr, intéresser une de nos entreprises partenaires, qui sont en règle générale de grands comptes. On a mis en place une grille de critères publiée, donc claire pour chacun. Le projet doit être concret, avec un potentiel de développement aussi bien pour l’entreprise partenaire que pour le marché global, et surtout réaliste dans le temps, puisqu’il s’agit d’une accélération sur vingt semaines. Le dossier est à rendre avant le 8 octobre. Lors de la sélection des dossiers, on ne prendra pas de start-up déjà en relation avec une entreprise. Ensuite, vingt-cinq au maximum passeront un entretien ici, le 23 octobre. Nous donnerons la liste des dix candidatures retenues dès le lendemain, pour un démarrage le 6 novembre.
Et au bout de vingt semaines ?
On présentera les start-up devant des investisseurs, mais cela n’empêche pas que, derrière, la relation entre la start-up et l’entreprise partenaire puisse se créer. En tout cas, nous, nous n’interviendrons pas dans cette éventuelle contractualisation.
Plus de renseignements sur www.digital-attraxion.com.
Légende photo :
De gauche à droite, Marcel Miller, directeur général d’Alstom Benelux, Denys Bornauw, directeur de Digital Attraxion, Rudy Demotte, bourgmestre de Tournai, et Roby Van Daele, président de Digital Attraxion.