Joseph Gargano perpétue une tradition

Joseph Gargano a fait prendre un virage innovant à sa TPE.
Joseph Gargano a fait prendre un virage innovant à sa TPE.

Joseph Gargano a fait prendre un virage innovant à sa TPE.

Formé au métier de la maçonnerie au sein de l’entreprise familiale créée il y a plus de quatre décennies à Maxéville, Joseph Gargano en a pris la gérance et l’a diversifiée. Avec originalité et réussite. Le professionnel transmet les valeurs d’un vrai savoir-faire artisanal.
«La maçonnerie, effectivement, je baigne dedans depuis tout jeune», indique d’emblée Joseph Gargano. Comment pourrait-il en être autrement ? Son père, Leonardo, ayant fondé une entreprise artisanale dans ce secteur du bâtiment en 1973. Le fils est logiquement imprégné de l’exemple paternel, lequel l’initie à la méticulosité et à la précision du geste de maçon. Ce pied à l’étrier est forgé aux valeurs du travail bien fait. Joseph Gargano décroche un BEP Gros Œuvre au lycée laxovien Emmanuel Héré, devenant le salarié de son père. La suite, il la raconte : «Finalement, tout a été logique. L’affaire restait dans la famille.Je suis devenu cogérant avec lui. Puis, gérant en 2006. Au départ, j’avais un statut d’artisan. L’évolution de la société a fait que je l’ai transformée en EURL.» Si l’entreprise garde une image d’indéniable qualité de prestation auprès de sa clientèle, Joseph Gargano a su très vite qu’il ne fallait pas se reposer sur ses lauriers, comme il l’explique : «La maçonnerie reste notre cœur de métier mais j’ai voulu innover en étant à l’écoute du marché. Notre développement s’est tourné vers des domaines spécifiques et techniques comme la chaux, le pisé ou encore le béton ciré. Nous avons allié la tradition et la modernité.» Ce n’est pas là un simple choix esthétique et décoratif dans un panel de matériaux patinés de haute qualité mais d’une démarche inscrite dans la promotion d’un développement durable. Cela repose sur une nécessaire logique économique. La société a su prendre un virage qui lui assure, aujourd’hui, une constance quant à l’augmentation des créations d’entreprises du bâtiment.

Des procédés prisés
Joseph Gargano note : «Pour des structures comme la nôtre, le statut d’auto-entreprise et la possibilité d’avoir recours à des travailleurs détachés nous fragilisent. Ajoutez le contexte économique qui reste difficile, les charges à devoir. Cela fait des freins réels à l’activité. En plus, nous devons faire face à une pénurie de main-d’œuvre. Ce n’est pas embaucher qui est difficile mais davantage débaucher. Trop de complexité, trop de normes.» Constat récurent et partagé par nombre d’entreprises. Joseph Gargano gère une équipe de quatre salariés qualifiés. La clientèle est essentiellement composée de particuliers et de collectivités pour des travaux et opérations qui balaient le champ de la maçonnerie spécifique et traditionnelle, le ravalement de façade (chaux grasse), la taille de pierre, le béton ciré, l’enduit à la chaux, le bâti ancien, les showrooms, le pisé. Ce dernier procédé épouse les formes d’un système construit en terre crue et confère à un mur un caractère unique, avec un gain en confort thermique. En la matière, l’une des plus belles réussites de l’entreprise Gargano est la maison de santé de Badonviller. La TPE maxévilloise trace sa route, s’inscrivant dans cette démarche de constante découverte de son gérant. Adhérente à la Fédération française du bâtiment, partenaire des assurances Maif et Macif dans la résolution des sinistres, oeuvrant avec son fournisseur Marius Aurenti, elle fait par ailleurs partie de la Guilde des métiers de la chaux, association nationale, présente à Nancy depuis deux décennies, et qui regroupe des professionnels du bâtiment et autres architectes. À 46 ans, Joseph Gargano jongle avec un emploi du temps fourni. Il trouve les mots adéquats pour résumer son parcours : «J’aime mon métier et j’essaie de communiquer tous les jours cette passion.»
laurent.siatka