Jocquin quitte Gamaches
La société Bennes Jocquin va s’installer dans des locaux flambant neufs l’an prochain sur la zone des Croisettes, à Béhen. Un tournant pour cette entreprise de 50 salariés, qui était implantée sur Gamaches depuis 1860, rendu nécessaire pour gagner en compétitivité.
Mini-révolution à Gamaches : dans un an, Bennes Jocquin, l’un des fleurons de la commune, datant de 1860, va s’installer à 20 minutes de là, sur la zone des Croisettes à Béhen, en bordure de l’A28. Un déménagement et un investissement de 3 millions d’euros qui devraient permettre de gagner entre 20 et 30 % de productivité. Et pour cause !
Sur mesure
« Nous sommes trop enclavés dans nos locaux de Gamaches, explique sans détour Dominique Jocquin, PDG de l’entreprise familiale qu’il a rejointe en 1977 et qui ne comptait alors que 17 salariés contre 50 maintenant. Au fil du temps, ils sont devenus inadaptés par rapport aux techniques de production d’aujourd’hui. D’autre part, nous allons nous rapprocher des grands axes de communication menant à Paris, Rouen ou Amiens, afin de favoriser l’accessibilité de l’entreprise à ses clients, à ses fournisseurs. Et, bien sûr, pour améliorer les process de fabrication, et donc les conditions de travail des salariés. »
Jocquin est spécialisée dans la fabrication et la pose de bennes sur mesure. Les clients sont des concessionnaires de camions, des grands noms des travaux publics, des loueurs… Ils se trouvent en Picardie, en région parisienne, dans le nord et l’est de la France. « Nous sommes le seul constructeur français au nord de la Loire, précise Marie Jocquin, chargée de communication. Les clients nous apportent les camions nus. Nous pouvons réaliser des bennes, des bibennes, des tribennes, des plateaux, des porte-engins, etc. de 3,5 tonnes à 32 tonnes. Nous posons aussi des grues et des bras de toutes marques. Les bennes peuvent s’ouvrir sur le côté ou sur l’arrière. »
La qualité et le service font la réputation de Bennes Jocquin. « Nos clients savent comment nos bennes sont faites, précise Marie Jocquin. Ils savent qu’on peut les dépanner, voire les réparer sur place quand c’est possible. »
Six mois de commandes
Malgré la crise, l’entreprise affiche un carnet de commandes plein jusqu’à six mois. « De tout temps, nous nous sommes efforcés de donner pleine et entière satisfaction à nos clients notamment en maîtrisant les techniques les plus actuelles et en recherchant en permanence à améliorer les produits car, finalement, une entreprise n’existe que par ses clients », confie Dominique Jocquin.
Si le secteur des travaux publics connaît une certaine baisse, l’entreprise, qui compte des commerciaux, démarche de nouveaux clients, comme les artisans, les communautés de communes… Elle communique également sur les salons et dans les magazines spécialisés.
Ce nouveau projet a été longuement mûri. « Se lancer dans cette nouvelle aventure n’a pas été une décision facile à prendre, poursuit Dominique Jocquin. J’ai souvent hésité et même failli renoncer face aux obstacles, notamment administratifs, face à cette conjoncture économique toujours plus difficile qui prive les entrepreneurs de toute visibilité. Mais, au fond de moi, je crois que le rôle d’un dirigeant est d’entreprendre et d’investir. Je crois surtout à la France et à une production française, aux savoir-faire, aux compétences. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai choisi de ne pas délocaliser notre production à l’étranger. »