Jean-Claude Kindt élu entrepreneurautodidacte de l’année 2011
Il succède à Pascal Boulanger, après avoir été en concurrence avec Israël de Brito, de Moving Car Lille, et Alain Place, de Place voyages à Valenciennes. Ce 12 décembre, au palais des Beaux-Arts de Lille, Jean- Claude Kindt, fondateur du groupe SLIH, a reçu le prix récompensant les entrepreneurs autodidactes qui ont marqué l’économie régionale par leur parcours et leur implication.
Fondateur du groupe SLIH (Société lilloise d’investissement hôtelier) dans les années 1980, Jean-Claude Kindt est un homme de terrain, qui aime la culture – il possède une bibliothèque de 2 500 ouvrages – et les vieilles pierres. Après un parcours professionnel dans la banque, le textile, mais aussi la comédie, il part faire le tour du monde. Et revient avec le projet ambitieux de créer sa société de promotion immobilière. S’ensuit une conquête de bâtiments hors du commun à restaurer pour offrir à la ville de Lille les hôtels de luxe dont elle manque à l’époque. En 1999, il est rejoint par Hubert Verspieren, cultivant tous deux l’art du beau, relevant des paris pour redonner vie à des bâtiments oubliés de l’histoire et les métamorphoser en hôtels luxueux. Martin’s Relais Oud Huis Amsterdam à Bruges, Résidence Cour Saint- Georges à Gand, Hermitage Gantois à Lille, le Couvent des Minimes, le Crowne Plaza, etc., la SLIH a su faire d’anciennes bâtisses, parfois classées Monuments historiques, des bijoux d’architecture, qui accueillent aussi bien des touristes que des hommes d’affaires. La SLIH compte aujourd’hui neuf établissements qui représentent une offre de 700 chambres. Parti de rien ou presque – il quitte l’école en troisième –, Jean-Claude Kindt est aujourd’hui un homme reconnu dans le Nord-Pas-de-Calais, qui, de son bureau niché au dernier étage de l’Hôtel Bellevue de Lille, revient sur son parcours et sur le prix qu’il vient de recevoir. Il participera ensuite à la grande finale nationale à Paris.
La Gazette. Vous venez d’être élu Autodidacte de l’année 2011 pour la région Nord-Pas-de-Calais. Quel est votre sentiment ?
Cela me fait plaisir ! C’est une reconnaissance ! J’ai été élevé dans une famille très modeste mais je suis d’une nature fonceuse ! J’ai appris à me battre, peut-être parce que rien ne m’avait été donné quand j’étais petit.
Quelles études auriez-vous suivies si vous en aviez eu la possibilité ?
J’aurais fait des études littéraires ou une école de commerce. Etudier l’économie pure, ça me plaît. Je n’ai pas eu la voie royale mais j’étais bon sans trop travailler ! Je ne regrette rien, j’ai appris très vite de chaque métier que j’ai exercé.
Comment s’est passé votre entretien avec le jury ?
Je pensais ne pas avoir été très bon, car je n’ai pas voulu dire que le positif. On peut se glorifier mais j’ai surtout essayé d’être autocritique.
Pour vous, qu’est-ce qu’un autodidacte ?
Un vrai autodidacte, c’est celui qui arrive à faire des affaires et à rattraper son manque de formation scolaire au cours de sa vie. C’est celui qui a un rapport subtil entre sa façon de se comporter et sa façon de faire des affaires. L’autodidacte, malgré son manque d’études, arrive à compenser en allant à l’essentiel.
Comment être “bon en affaires” ?
C’est créer des emplois, des équipes motivées et pas uniquement faire de l’argent. L’entrepreneuriat est aussi un moyen de s’accomplir. Si j’avais voulu faire uniquement de l’argent, je n’aurais pas pris le risque de me lancer dans l’hôtellerie haut de gamme où le danger est grand de se planter.