Jean Caby se veut un acteur majeur de la filière charcuterie en région
Le charcutier industriel, spécialiste de produits d’apéritif dînatoire à Saint-André-lez-Lille, fait référencer une de ses gammes de saucisses cocktail au label Saveurs en’or et investit dans un nouveau site de production à Comines.
Depuis début mars, ‘La Ch’tite Knack’ est marquée du label Saveurs en’or : la première marque de Jean Caby à porter le label nordiste. Le fabricant a mis en place sur sa ligne de production un système de traçabilité particulier pour les ingrédients et viandes qui entrent dans la fabrication de la marque ainsi labellisée. En effet, une des exigences du label “est que le produit doit être né, élevé et transformé dans le Nord-Pas-de-Calais ou en Picardie“, indique un responsable de Saveurs en’or. En volume annuel, la quantité sur laquelle porte la labellisation est d’une cinquantaine de tonnes “pour commencer“. A peine 0,6 % du volume total de la gamme knacks de l’industriel de la rue de la Gare à Saint-André-lez-Lille. La zone géographique de commercialisation sera limitée “dans un premier temps à la région” Il faut voir dans ce premier référencement un test. Chez Jean Caby, on n’exclut pas d’augmenter le volume, voire d’y faire entrer des produits d’autres gammes.
Certes, c’est une marque de la gamme des knacks de Jean Caby qui est labellisée. Mais c’est sans doute pour la saucisse cocktail que cette charcuterie, créée en 1919 rue Colbert à Lille, est plus connue. Depuis quelques années, l’industriel andrésien a abandonné la production de jambon pour se recentrer sur les knacks et sur la saucisse cocktail. L’industriel charcutier réaffirme son ancrage régional et revendique même d’être précurseur en France pour les saucisses cocktail, spécialité de l’apéritif dînatoire importée des Etats-Unis. “Un fort attachement à la région lilloise, berceau de la création de la fameuse cocktail“, affirme-t-on chez Jean Caby. Pour ce produit, on affirme chez l’industriel détenir 34 % du marché français. Et on y affiche l’ambition “d’être de tous les apéritifs dînatoires français” dans un contexte de “guerre des prix” et de relations souvent tendues avec la grande distribution. Pour ce faire, Jean Caby joue la carte de l’innovation. L’industriel affirme investir dans l’innovation “une part importante” de son chiffre d’affaires, lequel a atteint 35 millions d’euros l’an dernier.
Ce début d’année, Eric Steiner, le PDG du groupe Jean Caby, a vendu les deux sites de production bretons de la marque à la Financière Turenne Lafayette, un holding de l’agroalimentaire. Le groupe investit actuellement dans un nouveau site industriel à Comines. A terme, l’usine actuelle de Saint-André-lez-Lille va y être déménagée. Une perspective qui avait préoccupé une partie des 328 salariés en octobre dernier. Le déménagement, s’il intervenait, marquerait une étape importante de l’existence de Jean Caby. Car le site de production andrésien date de 1929. Il avait été construit par Jean Caby, fils du charcutier Léopold Caby. Mais l’activité avait réellement démarré dix ans plus tôt, rue Colbert à Lille. L’entreprise, qui est passée successivement dans le giron des groupes agroalimentaires Smithfield Foods puis de Campofrio, n’entretient plus aucun lien capitalistique avec la famille Caby.
La filière porcine en région
En Nord-Pas-de-Calais, les éleveurs de porcs présentent une caractéristique : leur spécialisation dans le système naisseur engraisseur avec fabrication d’aliments à la ferme à base de “céréales autoproduites ou achetées en région“. C’est le cas pour quatre éleveurs sur cinq. Environ 690 sites porcins avec une moyenne de 659 porcs par exploitation ont été recensés. La dimension des abattoirs porcins est plus réduite en région qu’ailleurs en France.