Irruption de la perche à selfies !

Un père spécialisé depuis plus de 30 ans dans ce que l'on appelle - sans doute péjorativement - les "articles de bazar" et une fille un peu globe-trotter qui a hérité de son père le sens des opportunités. Un "couple" décoiffant : elle à Hongkong, lui à Nordausques, se sont associés pour commercialiser un produit tendance : la perche à selfies. Rencontre.

Au sein de son bureau, M. Alain Merlier manipule l'une des perches à selfies qu'il commercialise.
Au sein de son bureau, M. Alain Merlier manipule l'une des perches à selfies qu'il commercialise.
Hervé Morcrette

Au sein de son bureau, Alain Merlier manipule l'une des perches à selfies qu'il commercialise.

Personnage haut en couleur qu’Alain Merlier ! Et qui aime à se raconter. Pendant de longues minutes, il vous tient en haleine avec sa saga professionnelle. Essayons de résumer : venant “du monde de l’automatique“, il est licencié en 1983 et fonde RVC. Implantée à Nordausques depuis 1991, l’entreprise a connu diverses tribulations qui ont obligé Alain Merlier à réinventer plusieurs fois son activité. Actuellement, RVC veut dire : Représentation Vente Cadeaux. Coupes, médailles, trophées, “jouets de kermesse” et une foule d’objets que l’on regroupait autrefois sous la rubrique “articles de bazar” sont diffusés par l’entreprise d’Alain Merlier . La société RVC occupe un bâtiment de 100 m², emploie six salariés et réalise un chiffre d’affaires de 700 000 euros.

Camille s’en va à Hongkong. Alain a une fille : Camille. Camille a fréquenté une école de commerce et, pour des raisons privées, habite Hongkong depuis environ un an. Le virus du commerce, ajouté à ses études, a déjà donné un premier produit : un site internet où il est question de “voyager futé”. Mais la jeune femme ne compte pas s’arrêter là. A Hongkong, Camille remarque que la mode des “selfies”, qui consiste à se photographier soi-même, est planétaire. Avec toutefois une différence qui paraît banale mais qui va se révéler essentielle pour la suite : contrairement à ce qui était observé jusque-là en France, les Orientaux ne portent pas leur appareil à bout de bras pour se photographier mais disposent leur appareil sur une perche. Un système Bluetooth fait le reste.

Premier site implanté en France. Camille téléphone à son père et lui raconte que la perche à selfies est le dernier objet à la mode dans sa ville d’adoption. Elle lui demande si c’est le cas aussi en France. Sur la réponse négative que lui fournit son père germe une idée : pourquoi ne pas l’importer chez nous ? Le père trouve l’idée bonne. Camille teste et sélectionne divers modèles. Comment commercialiser en France ? Alain Merlier indique que RVC fait, bon an mal an, 70 % de son chiffre d’affaires avec la grande et moyenne distribution. Voilà un débouché possible. Mais c’est évidemment sur Internet que repose le succès de la diffusion. Créé en octobre, le site www.percheselfie.com a été le premier implanté en France à diffuser l’article. Si vous croisez un promeneur qui se photographie avec une perche à selfies, vous pouvez vous dire qu’il a contribué au développement d’une entreprise de l’Audomarois…