Investissements et diversification pour les Carrières du Boulonnais

Grâce à sa dimension, le groupe Carrières du Boulonnais, avec des sites sur les monts de Ferques et Leulinghen, absorbe bon an mal an la crise du BTP. Avec ses 600 salariés, ses 200 millions de chiffre d'affaires dont 20% à l'export, ses trois secteurs principaux de production − le granulat, le béton prêt à l'emploi et les solutions réfractaires à destination, entre autres, d'Arcelor −, il trouve la solution dans la diversification et dans des investissements hors région. Rencontre avec Pierre Proy, directeur général de la filière granulat.

Pierre Proy, directeur général de la filière granulat aux Carrières du Boulonnais.
Pierre Proy, directeur général de la filière granulat aux Carrières du Boulonnais.

 

Pierre Proy, directeur général de la filière granulat aux Carrières du Boulonnais.

Pierre Proy, directeur général de la filière granulat aux Carrières du Boulonnais.

Aux Carrières du Boulonnais, on ne souhaite pas afficher triste mine. Les investissements sont encore là, qui révèlent la capacité du groupe à anticiper les projets de demain. Depuis la fin des grands travaux du terminal méthanier à Dunkerque en 2010 et la sinistrose dans le secteur du bâtiment, le climat s’est durci. «Nous sommes adossé à la mer, stoppant de fait notre capacité de développement localement, explique Pierre Proy. Pour évoluer, nous devons aller plus loin.» Entre 12 et 13 millions d’euros ont été investis dans la réalisation de plates-formes multimodales en Ile-de-France. Fort de son réseau ferroviaire qui charrie un tiers du volume de granulats de la carrière, soit 2 millions de tonnes, le groupe achemine les matériaux par voie ferrée jusqu’à Paris. Les matériaux sont ensuite transportés par voie fluviale jusqu’aux différentes entreprises des TP. Le groupe veut être présent dès le lancement des travaux du Grand-Paris. Ce projet d’envergure s’appuie sur la création d’un réseau de transports publics dont le but est d’être à la fois une armature reliant les grands pôles économiques de la région, mais aussi un support de développement local, dont les futures gares du nouveau réseau seraient les têtes de pont. L’investissement qui y est consacré est sans précédent. Près de 26 milliards d’euros seront engagés pour mener à bien ce projet.

Diversification sur la Côte d’Opale. Les investissements sur la Côte d’Opale ne cessent pour autant. La plate-forme maritime mise en place sur le port de Boulogne-sur-Mer avec un partenaire belge ouvre la voie à un trafic de 250 000 tonnes de matériaux par an, à destination principalement des entreprises du bâtiment présentes localement mais aussi de l’Europe du Nord. «Nous avons de bonnes perspectives avec les grands chantiers qui s’amorcent sur le littoral, souligne encore Pierre Proy. Pour répondre aux demandes de Calais port 2015, nous nous sommes regroupés avec les Carrières de la Vallée heureuse et les carrières Stinkal.» Entre 4 et 5 millions de tonnes de matériaux devraient être acheminées sur ce chantier et les plus gros enrochements devraient être importés de Norvège. Autant de perspectives qui rassurent les salariés du groupe et ses 2 000 clients.

Lucy DULUC