"Les experts-comptables vont avoir des missions à développer"

Pouvez-vous me présenter votre parcours au sein du CROEC ?

Il s'agit de mon deuxième mandat au sein des institutions. Lors du premier mandat de 2016 à 2020, j'ai été présidente de l'Aforce (Association de formation des commissaires aux comptes et des experts-comptables en Normandie). J'étais au sein du comité du secteur non marchand, j'intervenais au niveau national. Pour le second mandat, qui a commencé en 2020, j'ai été vice-présidente, en charge de la communication jusqu'en décembre 2022, avant de prendre la présidence.

Vous êtes la première femme présidente du CROEC en Normandie. Est-ce l'illustration d'une profession qui se féminise ?

Il y avait une volonté d'avoir une alternance pour ce mandat au CROEC. Oui, la profession se féminise, nous le constatons avec les promotions de jeunes diplômés. (Au niveau national, la part des femmes dans la profession est de 30%, soit 5% de plus qu'en 2015, NDLR)

Quelles sont vos priorités pour ce mandat ?

La facture électronique est la priorité du moment, à court terme (à compter du 1er juillet 2024 pour les grandes entreprises, en janvier 2025 pour les ETI et en janvier 2026 pour les PME et microentreprises, NDLR). Les collaborateurs sont en formation au sein des cabinets afin d'accompagner les entreprises à ce changement. Il y a des appréhensions car les décrets sont parus en fin d'année 2022 et nous n'avons pas encore les plateformes. La facture électronique est un formidable enjeu pour les entreprises, qui vont pouvoir se concentrer sur leur métier, et pour les experts-comptables, qui vont avoir des missions à développer. Nous continuons également les partenariats avec les institutions comme l'Urssaf.

L'attractivité de la profession est également un enjeu ?

Nous ne sommes pas dans la même configuration que les autres professions, dans le sens où ça fait déjà pas mal de temps que nous avons des difficultés de recrutement. Il y a une image à dépoussiérer. Alors, nous faisons des interventions dans les collèges et les lycées. Nous montrons qu'il y a plein de façons d'exercer le métier. Nous cherchons des profils diversifiés. Par exemple, au sein de mon cabinet Agicom, nous avons récemment embauché un ancien employé de rayon et un ancien employé d'une entreprise de service qualité. Ils apportent un autre regard.

L'autre axe de votre mandat est la RSE...

Nous avons lancé un club RSE en 2022, nous continuons de sensibiliser les experts-comptables à ce sujet. Il y a la partie environnementale, pour laquelle nous proposons d'établir des bilans carbone. Le bilan carbone permet de faire l'état des lieux, d'être le point de départ. Nous réfléchissons à mettre en place un parcours d'initiation RSE. Il s'agit d'un enjeu mondial, d'une opportunité pour développer des missions. Pour les entreprises, c'est une nécessité de débuter cette démarche. 

 

Quel regard portez-vous sur le climat économique actuel en Normandie ?

Nous n'avons pas encore de signaux catastrophiques. Nous sommes face à une stabilité de l'activité, avec un manque de visibilité. En 2023, nous devrions atteindre 0% de croissance mais un nombre d'emplois maintenu.

Quand se tiendra le prochain congrès régional ?

Il se déroulera les 21 et 22 septembre au Kindarena de Rouen autour du thème de la performance durable. Nous espérons avoir un sportif comme invité pour la prestation de serment.