Intégrer une ruche : le parcours de Services avenue

Intégrer une ruche : le parcours de Services avenue

Hébergement et accompagnement sont proposés aux entreprises au sein du réseau des Ruches d’entreprises Nord de France.

 

Depuis fin août, une nouvelle vie a commencé pour Services avenue. Cette entreprise, dont l’activité s’est déroulée jusqu’alors au domicile de son créateur, s’installe officiellement à la ruche de l’Union à Tourcoing. Une trentaine de mètres carrés de bureau et probablement, en 2017, quelques autres mètres carrés d’atelier pour la future activité logistique actuellement en projet de cette TPE. De la logistique, Services avenue va bien en avoir besoin pour consolider son développement. Cette TPE est un des exemples types de ce qu’on appelle à la direction départementale des ruches une “entreprise de croissance» (voir encadré). Services avenue accompagne les entreprises industrielles et agroalimentaires françaises et étrangères désireuses de développer commercialement leurs marques ou leurs produits en France via les réseaux de distribution que sont la grande distribution et le hors-domicile. «Un accompagnement hybride qui allie le conseil stratégique et l’opérationnel, c’est-à-dire la mise en œuvre de la stratégie de développement commercial», explique Eric Périno, président créateur de Services avenue. 

L’activité, qui a démarré sur les chapeaux de roue dès la création de la TPE en décembre 2015, nécessitait des bureaux. Tout à fait par hasard, Eric Périno vient à la ruche de l’Union rencontrer un prestataire. La pépinière d’entreprises tourquennoise venait de s’installer dans ses nouveaux bâtiments de la zone de l’Union. Eric Périno décide que c’est là qu’il va installer son entreprise. Vont commencer pour Services avenue les premières démarches pour intégrer la ruche. «Dans le cas de Services avenue, la constitution du dossier été rapide car l’entreprise avait déjà une existence, explique Jonathan Fermine, le directeur de la ruche de l’Union et d’Armentières. Nous avons monté le plan d’affaires, nous avons cherché du financement.» De l’avis de bien des entrepreneurs, l’ultime et fatidique étape de l’intégration, c’est le passage devant le «comité d’agrément», instance à laquelle appartient la décision finale. Le comité d’agrément est généralement composé de deux ou trois des directeurs de Ruches d’entreprises Nord de France, du directeur général du réseau et de deux ou trois experts extérieurs. Dans le cas de Services avenue, le comité s’est réuni le 5 juillet. Intimidant grand oral mais pas vraiment un grand suspens : «Quand un dossier passe en comité d’agrément, en réalité le directeur de ruche a déjà fait un travail en amont de validation de plusieurs points, indique Jonathan Fermine. Le comité peut faire des recommandations, mais généralement le dossier passe.» Dans le cas de Services avenue, «il n’y a pas eu de recommandations tant le dossier était bien ficelé». Puis la fameuse «Convention d’hébergement accompagnement» a été signée. Chaque trimestre, le directeur de ruche fait le point avec le dirigeant sur l’évolution de son activité. «Au-delà de cet entretien trimestriel, le dirigeant peut faire appel à nous à tout moment car nous sommes dans la ruche avec lui, indique Jonathan Fermine. Il y a aussi l’aspect réseau et échange avec les autres chefs d’entreprise de la ruche. Nous faisons venir des experts dans divers domaines et tenons des permanences. Par exemple, le cabinet d’audit  KPMG tient une permanence ici à la ruche.» Pour Services avenue, c’est parti pour peut-être quatre ans d’existence en ruche.

 

 

Encadré :

«On ne naît pas chef d’entreprise, on le devient»

 

Jean-Philippe de Ochandiano, directeur général Ruches d’entreprises Nord de France.

 

La Gazette. Quel est le principal critère pour entrer dans une ruche ?

Jean-Philippe de Ochandiano. Le critère principal : il faut être porteur d’un projet d’entreprise de croissance et avoir la volonté de développer cette entreprise. Nous pensons qu’on ne naît pas chef d’entreprise, on le devient.

 

Par qui faut-il passer ?

Il suffit d’entrer en contact avec le directeur d’une ruche. Beaucoup de projets nous viennent par notre réseau de prescripteurs et partenaires : les Boutiques de gestion, les banques, les experts-comptables, les partenaires intercommunaux, etc. Mais il n’y a pas de recommandation à avoir.

 

Est-il obligatoire que l’entreprise soit déjà créée ?

Non ! Il existe une disposition que nous appelons la «Convention d’accueil préalable» (CAP) qui permet à un porteur de projet qui est sur le point de créer d’intégrer gracieusement une ruche sur une durée de trois à six mois, de bénéficier d’un accompagnement pour permettre à l’entreprise de voir le jour dans de bonnes conditions.

 

Vos tarifs sont-ils moins élevés que ceux pratiqués sur le marché ?

Nous n’avons aucune raison de faire du dumping. En plus, des tarifs bas assimileraient notre dispositif d’hébergement et d’accompagnement à un dispositif low cost. Ce qui n’est pas le cas. Néanmoins, nous appliquons un rabais de 25% sur les loyers la première année d’activité après création. Ce rabais ainsi que l’accueil dans le cadre de la CAP sont des gestes du Département, désireux de soutenir la création d’entreprise.  

 

D.R.

Jean-Philippe de Ochandiano, directeur général Ruches d’entreprises Nord de France.