Inscrit au Patrimoine mondial, lebeffroi de Calais rouvre ses portes

Calais a rénové son beffroi. Initiés à l’arrivée de la nouvelle équipe municipale, les travaux de rénovation ont duré trois ans. Et la fin de la restauration a été l’occasion d’une fête populaire avec feu d’artifice. Pierre de Bousquet de Florian, préfet du Pas-de-Calais, et Natacha Bouchart, sénatrice-maire de la ville, ont lancé les festivités.

C’est une tour de pierres blanches qui s’habille de briques rouges. Symbole de l’union des deux villes en 1885 (Saint-Pierre-les- Calais et Calais), le beffroi et sa mairie forment le coeur géographique de la cité des Six Bourgeois depuis plus d’un siècle. Sur une surface plane au possible, les promoteurs du futur hôtel de ville et de son beffroi se sont en effet attachés à fédérer les deux parties de la ville. Aujourd’hui encore, l’union reste un combat à Calais, entre les quartiers populaires de Saint-Pierre et du Fort-Nieulay, et Calais-Nord, commerçante et attractive pour les touristes anglais. Entre rouge et blanc, les Calaisiens balancent. Il y a 100 ans, la première pierre de l’hôtel de ville est posée par l’architecte dunkerquois Louis Debrouwer. Après une interruption due au premier conflit mondial, la construction s’achève en 1925. Les promoteurs sont alors fiers de l’utilisation de matériaux innovants, le béton armé en premier lieu : le progrès était le mot d’ordre de ces Années folles… avant l’avènement de la crise.

3,7 millions d’euros pour la rénovation. Le beffroi de Calais allie les styles flamand et de la Renaissance. Sa taille en fait le monument le plus haut de la ville avec ses 75 mètres. Une visibilité accrue grâce à son inscription, en 2005, au classement du Patrimoine mondial de l’Unesco. “Les quatre horloges jaunes, soutenues par des têtes de lion, s’orientent vers les points cardinaux observés par quatre chevaliers dorés. Depuis 1961, le carillon électrique entonne l’air de la ‘Gentille Annette’ du compositeur français Boieldieu. Du haut du beffroi, le dragon protège la ville et surveille symboliquement ce que les communes ont de plus précieux, notamment la charte de franchise”, raconte Marika Royer, chargée de la communication sur l’événement. Le beffroi est donc désormais ouvert au public. L’investissement de la ville fut à hauteur de 3,7 millions d’euros, dont 830 000 euros venant de la Direction régionale de l’action culturelle (Drac) et 300 000 euros amenés par la Fonds national d’aménagement et de développement du territoire (FNDAT). Des soutiens bienvenus dans un contexte de vaches maigres pour les collectivités : soucieuse de son patrimoine encore endormi, la ville cherche encore des fonds pour rénover le retable de l’église Notre-Dame et pour réaliser son jardin à l’anglaise. Elle pourra aussi s’interroger sur la place des fameuses statues de Rodin, en contrebas du beffroi : les six bourgeois sont érigés devant le parc Saint-Pierre, corde au cou et soumis. Une image à l’opposé du beffroi !