Initiation au ferroviaire à Coquelles
L'apprentissage des métiers dans l’entreprise et à l’école se généralise dans de nombreuses professions et secteurs d’activités. Exemple dans le ferroviaire chez Groupe Eurotunnel (alias Getlink) chez qui un «apprenti» prend ses marques depuis deux mois. Rencontre.
Depuis longtemps, Hugo Roque est passionné par les trains. Après avoir obtenu un bac «Frigoriste», ce jeune calaisien poursuit ses études à l’AFPI de Marcq-en-Barœul, dans la filière «Génie civil». A Coquelles, les choses sont allées vite : «j’ai envoyé un CV à Eurotunnel, j’ai été sélectionné avec 60 personnes et nous sommes 23 à avoir été retenus après une série de tests» raconte le jeune homme. Dans le bâtiment technique 51 et sur divers ateliers, il vient de passer 8 semaines à observer son tuteur et ses collègues au travail. «Ici, on s’occupe de l’infrastructure : de la porte sectionnelle aux automatismes, aux systèmes hydrauliques ou pneumatiques. Nous n’avons pas encore débuté les ateliers à l’école mais ici, j’ai commencé quelques tâches» explique t-il. Dans le vif du sujet dès l’entame, il reçoit sa caisse à outils et ses vêtements de travail et travaille en binôme avec un collègue sur une porte sectionnelle qui ne ferme plus : «on cherche les pannes possibles : est-ce que l’automate a un défaut de contact ? Il peut y avoir des fils à raccorder, des tensions à vérifier. On prend le dossier technique de la machine, mais sur l’automate, on n’a pas trouvé de message d’erreur. On regarde le boîtier aussi…» égrène t-il.
«Être à la hauteur»
A mi-temps à l’école, il alterne avec le site d’Eurotunnel tous les quinze jours et loge en famille. Il travaille par poste : 6h/13h et 13h/20h. «A l’école, on étudie des formules, des plans de pièces mais au travail, on les a dans les mains, on les manipule. Ça aide» explique t-il encore. Dans les couloirs, les «vieux» le saluent. Chez Getlink, on prépare le 25ème anniversaire du début de l’exploitation. Une génération va passer la main après un chantier et une mise en route unique dans l’histoire ferroviaire contemporaine. Autant de savoir-faire uniques à transmettre et à valoriser tant que le train fera rêver. «Le fait d’être rémunéré engendre une meilleure considération. On veut être à la hauteur». Son objectif est de devenir conducteur de train ; cantonné sur les ateliers pour l’instant, il «espère aller faire de la maintenance dans le Tunnel». Un secteur qui recrute et qui doit se développer au fil des sillons.
Getlink et son centre de formation
Groupe Eurotunnel s’est positionné depuis le début sur toute la chaîne du ferroviaire (hors construction de matériels roulants) avec sa filiale de logistique Europorte mais aussi son centre de formation : le CIFFCO. Ce dernier propose des services de formation (et de la recherche) aux acteurs de la filière en France comme en Europe. Sur 1 000 m², le groupe développe plus de 20 000 jours de formation par an dans 20 métiers (dont 50 conducteurs de train formés par an) et délivre 1 400 attestations. Il dispose de 8 micro-simulateurs de conduite mobile et 6 micro-simulateurs sur table.