IndustriLab, fleuron de la création picarde
Centre de recherche, de formation, d’innovation et de transfert de compétences, IndustriLab, à la fois réseau et lieu unique, a officiellement ouvert ses portes sur le site de l’Aéropôle de Picardie.
À partir d’une demande de Stelia-Aerospace (anciennement Aerolia-Sogerma), le conseil régional de Picardie a initié dès 2008 un projet transversal où les technologies développées pour l’aéronautique trouvent un écho dans le secteur ferroviaire, automobile ou encore du machinisme agricole.
Un programme unique qui préfigure, selon la région, « l’usine du futur ». Afin d’être opérationnel le plus tôt possible, un appel à projets a été lancé dès 2010, bien avant la livraison du bâtiment de 10 000 m2 (3 000 m² de halles industrielles, espace consacré à la réalité virtuelle, amphithéâtre et 1 200 m² de bureaux). Depuis 2010, 25 projets ont été financés.
Recherche & développement
« Avec IndustriLab, c’est notre démarche de développement industriel et économique qui se trouve rassemblée dans une même dynamique et aujourd’hui dans un même lieu », a déclaré Claude Gewerc, président du conseil régional de Picardie lors de l’inauguration de ce fleuron de l’innovation picarde. « À chaque fois, nous retrouvons mobilisés autour de ces outils industriels, des scientifiques et des jeunes en formation. Tous travaillent ensemble, sous l’impulsion de la région à construire en Picardie, le monde de demain », a-t-il poursuivi. Devant un parterre d’élus, de chefs d’entreprises, de partenaires scientifiques et de représentants de Stelia- Aerospace ou Airbus Group, quelques projets cachés derrière de hautes cloisons ont été dévoilés.
L’objectif de cette plateforme est de partager logiciels, prototypages, bancs d’essai et robots pour permettre aux entreprises, y compris aux PME de développer leurs outils de demain. Le site accueille des entreprises dont les innovations demandent en moyenne de six mois à deux ans de développement. « IndustriLab est un projet important pour nous, d’ailleurs, nous y avons détaché 25 ingénieurs et le lycée Henry-Potez y a été installé. L’excellence de nos relations avec la région et le Pays du Coquelicot ont aidé à construire un écosystème solide qui permet d’avancer sereinement », note Cédric Gautier, président de Stelia- Aerospace.
Un lieu de formation
Installé depuis janvier 2015 dans les locaux d’IndustriLab, le lycée Henry- Potez compte aujourd’hui 110 élèves et onze professeurs, dont la moitié est issue des rangs de Stelia-Aerospace. Du CAP ou BEP jusqu’au bac professionnel, cette structure unique permet de former des jeunes à l’ensemble des métiers de l’aéronautique. « C’est lors d’une réunion à l’aéroport de Roissy que j’ai eu connaissance des formations pratiquées ici. Il n’a fallu que je passe des examens pour rentrer en première année du CAP réalisation en chaudronnerie industrielle », souligne Édouard Doullez.
De son côté, Hugo Thiebaut, qui entame sa troisième année de formation, s’intéresse particulièrement aux composites. « J’aimerais m’orienter vers un BTS pour développer et acquérir plus de connaissances dans ce domaine », explique-t-il. À l’issue de leur apprentissage, les élèves sont pratiquement assurés de trouver un emploi.
Hydro-techma réinvente le compas hydraulique
Parmi les projets présentés, celui d’Hydrotechma, entreprise rattachée à Suma Group, spécialisée dans les compas hydrauliques de bennage, mécanisme qui permet de lever des charges importantes et qui équipe aussi bien les camions que les machines agricoles. « Ce système n’avait pas été retravaillé depuis près de 30 ans », explique Marc Luna, ingénieur au bureau d’études d’Hydrotechma. Redessiné, plus léger et équipé d’une technologie issue d’une combinaison d’usinage aéronautique et agricole, le compas 3T5 a permis à l’entreprise d’aller grignoter près de 10% de parts de marché sur ses concurrents et d’exporter ses produits. « Pour réaliser ce compas, nous nous sommes associé à Picardie soudure et à l’Esiee. Grâce à l’accompagnement d’IndustriLab, nous pouvons continuer à innover et nous orienter vers d’autres projets », souligne Marc Luna. Le succès de ce compas a permis de créer trois postes supplémentaires.