Industrie plasturgique : vers une économie circulaire et bas carbone

A l’occasion de la 10e édition de la Semaine de l’industrie, élus et professionnels de la plasturgie se sont réunis dans l’une des plus grandes usines de recyclage plastique d’Europe. L’occasion d’échanger sur les enjeux qui attendent la filière.

La visite de l’usine TT Plast a permis de comprendre quelles innovations pouvaient être utilisées pour réduire l’empreinte carbone des entreprises de la plasturgie. (© Aletheia Press / L.Peron)
La visite de l’usine TT Plast a permis de comprendre quelles innovations pouvaient être utilisées pour réduire l’empreinte carbone des entreprises de la plasturgie. (© Aletheia Press / L.Peron)

Aujourd‘hui, l’industrie du plastique n’utilise que 5 à 7% de plastique recyclé. Un chiffre encore minime quand on sait que le Gouvernement s’est donné pour objectif d’en utiliser 100% à l’horizon 2025. «Aujourd’hui, il y a trois grands enjeux pour la filière plastique. D'abord, il faut que les usines soient vent debout contre le réchauffement climatique et cela passe par la réduction de leur empreinte carbone. Ensuite, il faut qu’elles soient capables de développer une économie circulaire afin que les paillettes de plastique proviennent toutes de plastiques recyclés. Enfin, il faut que la filière française soit compétitive face aux autres pays européens et cela passe par de l’investissement», explique Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie.

Des enjeux qui touchent particulièrement la région des Hauts-de-France puisque la filière plasturgique y est très développée. On y compte 300 entreprises, 14 000 emplois et 18 000 nouvelles créations de poste. «C’est par l’innovation que l’on répondra aux enjeux de demain. Dans l’industrie, on est capables de faire des choses et de lutter contre le réchauffement climatique», complète Alexandre Saubot, président de France industrie.

Des investissements en faveur de l’environnement

Ce n’est pas un hasard si tout ce beau monde s’est rassemblé au sein de l’usine TT Plast à Lens puisque celle-ci a déjà investi plusieurs millions d’euros pour faire baisser son empreinte carbone. L’usine est un modèle de réussite. Le premier geste simple qu’elle a décidé d’engager a été de changer toutes les ampoules des bâtiments par des leds à basse consommation.

Une usine de recyclage plastique comme TT Plast consomme également beaucoup d’eau, environ 15 millions de litres par an. Alors, pour économiser cette ressource rare sur notre planète, les dirigeants de l’entreprise ont décidé de construire une station d’épuration en interne pour nettoyer l’eau et la réutiliser dans le processus de recyclage. «Grâce à cette installation, on est passé de 15 millions de litres d’eau utilisé par an à 2 millions de litres», affirme Martin Tarrach, directeur général de l’entreprise.

«On suit en temps réel la consommation d’énergie»

Dans l’optique de réduire toujours plus son empreinte carbone, l’usine a investi dans un transformateur général basse tension (TGBT) afin de pouvoir suivre la consommation électrique des machines de chacune des lignes. «On suit en temps réel la consommation d’énergie. A la fin de l’année, on fait le bilan grâce aux données collectées et on décide les investissements que nous allons devoir faire pour diminuer davantage notre empreinte carbone», souligne le directeur général. Enfin, depuis 2010, TT Plast a investi dans une usine de régénération, ce qui permet à l’entreprise de produire ses propres paillettes de plastique recyclé qui serviront à la confection de ses sacs plastiques à bretelles réutilisables.