Industrie 4.0 : Ewattch facilite le passage au monde d’après

Nicolas Babel, le fondateur de la start-up vosgienne.
Nicolas Babel, le fondateur de la start-up vosgienne.

L’usine du futur, c’est déjà demain ! Reste que le passage peut s’apparenter pour bon nombre d’industriels comme un scénario de science-fiction. Histoire de les accompagner, la start-up vosgienne Ewattch développe une solution basée sur des capteurs intelligents connectés à une plateforme IoT adaptable à tous types de parcs machines. Le concept a été lauréat cette année du prix BNP Paribas «10 000 startups pour changer le monde».

L’industrie 4.0 ! Le terme est entré dans le langage courant mais dans la pratique le concept peut apparaître plus que flou. Fort est de constater que bon nombre d’industries françaises apparaissent encore loin du concept d’usine du futur. Réduction des coûts, amélioration de la productivité et de la rentabilité, sont autant de pistes recherchées mais qui apparaissent souvent freinées par des investissements jugés lourds. Histoire d’accompagner au mieux les industriels dans ce passage dans l’univers de l’industrie du futur, la start-up vosgienne Ewattch, basée à Saint-Dié-des-Vosges (voir encadré) a créé une solution connectée «adaptable à tous types d’entreprises et de parcs machines», assure la start-up créée en 2012 par Nicolas Babel. Composée d’une plateforme IoT (ensemble de services permettant de collecter, stocker, corréler, analyser et exploiter des données : ndlr) et d’une série de capteurs industriels intelligents, cette solution permet de connecter rapidement et progressivement des sites industriels afin d’améliorer leurs performances.

Déploiement progressif

«La démarche consiste à déployer des capteurs, d’abord sur une machine (ancienne ou récente), puis sur une autre et ainsi de suite, progressivement, et à faire remonter les données récoltées vers notre plateforme logicielle de supervision pour obtenir les indicateurs de fonctionnement et autres informations pertinentes comme la gestion de production (nombre de pièces produites, temps de cycle), la consommation d’énergie ou encore de fluide», explique Nicolas Babel. «Quelques heures suffisent pour disposer d’une vision générale de la production et de données utiles pour optimiser la performance des machines et réduire la consommation énergétique.» Le capteur est placé sur la machine et remonte les informations, traitées par la plateforme, puis restituées sous la forme d’un tableau de bord. Cette solution se veut compatible avec tous types de parcs machines, les capteurs industriels permettent, une fois raccordés en quelques minutes à la plateforme IoT industrielle EwattchCloud, d’avoir accès à de puissantes applications réglementaires à l’image d’Easy Vision : «une supervision industrielle en temps réel», ProdTracker : «une interface utilisateur permettant le suivi et l’optimisation de la production en temps réel,  ou encore EwattchAR : «une interface de réalité augmentée pour les machines de production.» L’adaptation et la mise en œuvre de ces technologies sont progressives. «Un starter kit est disponible afin de pouvoir valider la solution sur une première machine, avant de la déployer sur l’ensemble du parc. Cette progressivité permet une transition douce pour intégrer plus facilement les collaborateurs dans les transformations liées à l’usine du futur.» Le monde d’après est déjà là…

Levée de fonds en vue

3 millions d’euros ! C’est le montant de la levée de fonds envisagée au début de 2021 par la start-up vosgienne, histoire de poursuivre son développement. Détentrice du Pass French Tech, elle  vient de recevoir le prix BNP Paribas «10 000 startups pour changer le monde» en septembre dernier. Avec aujourd’hui plus de 500 entreprises clientes en France et à l’international à l’image de Platex, Serviplast, Enovos, Dalkia, Electricité de Strasbourg ou encore Bouygue Hutchison, l’entreprise entend poursuivre son développement sur l’ensemble de l’Europe et notamment en Italie, Allemagne, Suisse et Belgique.