Inceste: la Ciivise maintient la ligne d'écoute des victimes
La Ciivise a renouvelé vendredi sa convention de partenariat avec le Collectif Féministe contre le Viol (CFCV) pour maintenir la ligne d'écoute des victimes de violences sexuelles dans l'enfance, qui...
La Ciivise a renouvelé vendredi sa convention de partenariat avec le Collectif Féministe contre le Viol (CFCV) pour maintenir la ligne d'écoute des victimes de violences sexuelles dans l'enfance, qui a reçu 1.800 appels en 2024.
La ligne a reçu 7.000 appels depuis le lancement de l'appel à témoignages en 2021, dont un cinquième provenait de personnes de sexe masculin.
"5% des appels sur cette ligne sont des appels de parents protecteurs, essentiellement des mères, qui vivent un véritable calvaire" pour essayer de protéger leur enfant de l'inceste, a expliqué lors d'une conférence de presse Emmanuelle Piet, médecin et présidente du CFCV.
Le collectif a fait sur quatre ans 700 signalements aux autorités, dont 247 en 2024.
"Nous faisons le signalement et parfois nous écrivons à l'inspection académique pour s'étonner que la petite qui a dénoncé un viol continue à être maintenue dans la classe avec les présumés agresseurs, ce qui n'est pas conforme au principe de précaution", a déclaré Mme Piet.
La Ciivise va lancer en janvier un cycle de consultations avec toutes les parties prenantes sur "le parcours de santé de l'enfant victime" de violences sexuelles: associations de victimes, sociétés savantes de pédiatrie, de médecine médico-légale, avocats, magistrats. Elle s'inspirera du travail accompli pour lutter contre les violences obstétricales et gynécologiques.
La Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) fera au gouvernement des propositions en vue d'une saisine de la Haute Autorité de Santé, qui pourra établir des "recommandations officielles" pour le monde de la santé.
La commission "appelle" le gouvernement à "se saisir" des 82 préconisations qu'elle a rendues en novembre 2023 pour lutter contre le fléau des violences sexuelles sur mineurs.
Ce rapport "n'a pas trouvé de réponse à ce jour, alors que les urgences explosent, que les enfants continuent d'être victimes", a déclaré Solène Podevin Favre, membre du collège directeur de la Ciivise. Ce collège va rencontrer le Garde des Sceaux Gérald Darmanin mardi.
La Commission remettra au gouvernement début février ses propositions pour "l’après-Ciivise", mais souhaite poursuivre temporairement ses travaux après octobre 2025, date où sa mission est censée prendre fin.
Pour l'après Ciivise, elle souhaite qu’un "espace institué porte la politique publique", "en articulation avec le Haut-Commissariat à l’enfance" promis par le président Macron.
Les personnes victimes de violences sexuelles dans l'enfance devraient être "consultées sur les politiques publiques les concernant", comme c'est le cas pour les associations de personnes concernées dans les politiques de santé ou du handicap, a indiqué Mme Podevin Favre.
36TG3W2