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Incertitudes sur les chaudières à gaz : la Capeb 57 réagit
Urgence climatique, crise des énergies fossiles : face à ce contexte, les pouvoirs publics poussent pour une électrification accrue et une lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Une potentielle interdiction des chaudières à gaz inquiète beaucoup de professionnels locaux. La Capeb 57, à l’instar de sa fédération nationale, donne son point de vue, prônant un mix énergétique.
Les aides à la rénovation énergétique dédiées au gaz diminuent de mois en mois pour les chaudière gaz à condensation. Depuis le 1er janvier 2023, MaPrimeRénov’ ne récompense plus ce type de chauffage, quel que soit le profil du bénéficiaire. La deuxième aide phare de l’État, la prime énergie, est-elle aussi de moins en moins généreuse pour le gaz : elle s’élève à moins de 400 €. Puisqu’elle utilise une énergie fossile, la chaudière gaz à condensation ne fait d’ailleurs pas partie des systèmes éligibles au Coup de pouce chauffage comme la pompe à chaleur, la chaudière biomasse, le système solaire combiné et la chaudière biomasse.
«Ne pas opposer les énergies»
La RE2020 est le texte qui encadre la réglementation environnementale des bâtiments neufs en France. Son objectif est de réduire au maximum les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments. Entrée en vigueur en janvier 2022, elle a fixé un seuil d’émissions maximum à 4 kg CO2/m2/an pour les maisons individuelles. Les systèmes de chauffage 100 % émettent au-delà de ce seuil et ne sont donc plus autorisés dans les logements neufs. Dans les logements collectifs, la disparition du gaz se fait de manière plus progressive. C’est en 2025 que le seuil maximum d’émissions de CO2 exclura les systèmes exclusivement au gaz. La Capeb 57, qui fédère l’artisanat du bâtiment local, les professionnels du chauffage en particulier, argumente : «C'est un très mauvais signal envoyé à la profession et aux clients. À l'image de l'annonce sur les chaudières au fioul, cela va encore provoquer de la confusion, de l'incompréhension ; les particuliers vont s'interroger, ne vont pas savoir quoi faire tandis que les artisans vont voir leur activité impactée. La Capeb demande une concertation avec le secteur. De tels effets d'annonce sont à la fois négatifs et improductifs. Nous avons besoin d'un véritable mix énergétique pour pouvoir répondre à l'ensemble de la demande. Nous ne voulons pas opposer deux énergies, en l'occurrence l'électricité et le gaz. Les artisans sont favorables au bouquet énergétique car il s'inscrit dans la diversité de nos activités. Si on se dirige vers un tel «monosystème», on va provoquer l'incompréhension d'une filière ancrée sur tout le territoire et la déstabilisation des particuliers.» Dossier à suivre…