Hayange

Incertitudes sur France Rail : Jean Rottner monte au créneau

L’usine France Rail de Hayange, reprise par le groupe sidérurgique Liberty Steel, voit poindre les incertitudes quant à son avenir. La faillite de la société financière Greenstill, dont dépend indirectement Liberty Steel, fait réagir le président de la Région Grand Est. Un savoir-faire industriel et 400 emplois sont en jeu. 

L'usine de Hayange est une pierre angulaire de l'industrie régionale, sa production étant mondialement reconnue.
L'usine de Hayange est une pierre angulaire de l'industrie régionale, sa production étant mondialement reconnue.

En juillet 2020, l’usine France Rail de Hayange tombait dans le giron de Liberty Steel, avec à la clé un investissement promis de plus de 30 millions d’euros. Annoncée ce lundi, la faillite de l’entreprise britannique Greenstill, spécialisée dans le financement à court terme, pose des questions sur le devenir du site mosellan. Greenstill compte en effet parmi ses clients principaux le groupe GFC Alliance, appartenant au géant de l’acier Sanjeev Gupta, propriétaire de Liberty Steel. Une solution de sauvetage est en négociation avec une société américaine. Toutefois, cela ne concernerait pas les prêts octroyés à GFC qui serait donc menacé d’un dépôt de bilan. Avec cette hypothèse de vendre les actifs, dont l’usine France Rail à Hayange et l’aciérie d’Ascoval de Saint-Saulve, dans le Nord, désormais liés dans la production de rails à vocation écologique. Si pour l’heure, rien n’est acté, le président de la Région Grand Est, Jean Rottner, affirme sa préoccupation, quand on sait le soutien apporté par l'exécutif régional l’été dernier aux dirigeants et aux salariés du site d’Hayange, dans le contexte de la reprise du site par Liberty Steel.

«Un enjeu de souveraineté nationale»

Les termes de Jean Rottner : «Cette usine est le fleuron de notre industrie régionale, pour laquelle plus de 400 femmes et hommes contribuent chaque jour à la qualité des produits et font de ce site un fournisseur internationalement reconnu. Le maintien de l’activité de production et de l’emploi sur ce site représente un enjeu de souveraineté nationale. La Région sera aux côtés des salariés et des dirigeants de l’entreprise pour les accompagner dans cette période de doute, et soutiendra de façon volontariste un projet porteur d’avenir, visant à renforcer sa compétitivité, réduire son empreinte carbone et sécuriser l’emploi au travers de ses différentes politiques dédiées : la performance industrielle, la révolution écologique et la formation. Elle pourra par ailleurs mobiliser l’ensemble de ses dispositifs pour soutenir tout projet de reprise si la cession par le groupe Liberty Steel se confirmait. À l’heure où l’on annonce la mobilisation de 20 milliards d’euros pour soutenir les fonds propres des entreprises, cette situation nous rappelle tout l’enjeu et le risque de la détention du capital de nos grandes industries régionales et nationales par des fonds étrangers. Aux opérations capitalistiques, il est urgent de redonner du sens au capital, en lien avec les défis de la compétitivité industrielle, numérique et écologique qui sont devant nous.»