Immobilier d’entreprises
Deux majors du secteur de l’immobilier d’entreprises en Lorraine, Acte CBRE et BNP Paribas Real Estate, viennent de rendre public leurs chiffres de transactions pour l’année écoulée. Rien de plus banal, surtout qu’ils laissent présager d’assez bonnes perspectives dans la région, mais certains chiffres jugés trop présomptueux agacent d’autres professionnels du secteur. La mise en commun de ces données des différents acteurs du marché sous la forme d’un véritable observatoire, histoire de donner une véritable température de ce marché, s’avère aujourd’hui indispensable pour éviter ces «guéguerres» plus que stériles.
La guerre des chiffres…
Un total de 67 000 m² transactés entre Nancy et Metz (35 000 m² pour la cité ducale et 32 000 m² pour sa voisine messine) en immobilier de bureaux. Beau score, voire très beau score en cette période conjoncturelle délicate. Dans son bureau nancéien, François Suty, le directeur d’Acte CBRE pour la Lorraine constate que «le marché affiche une bonne stabilité et que les perspectives sont loin d’être mauvaises.» Celui qui affirme détenir 72 % des parts de marché de l’immobilier d’entreprises dans la région est rejoint dans son analyse par Nancy Spann, directeur associé de BNP Paribas Real Estate. Cet autre major du secteur affirme, à l’occasion d’une présentation à l’Aduan (Agence de développement et d’urbanisme de l’aire urbaine nancéienne) mi-février avoir enregistré 30 000 m² de transactions en matière de bureaux sur la seule agglomération nancéienne.
Grande prudence…
Jusque-là tout va bien ou presque. Petit problème par rapport aux chiffres divulgués par Acte CBRE dans la région, ils ont tout simplement fait l’effet d’une bombe d’indignation dans la sphère des professionnels de l’immobilier d’entreprises, nancéienne principalement. «Lancer ce type de chiffres n’avance à rien. Dans l’état des outils statistiques disponibles sur l’agglomération nancéienne, on ne peut que donner des tendances», explique Jean-Marc Gilson d’Arthur Loyd et Picard Immobilier. D’autres n’hésitent pas à tirer à vue sur ces statistiques jugées tout simplement infondées. «Certains parlent plus fort que d’autres et c’est bien dommageable Dire d’avoir 100 % des parts de marchés aurait été la même chose», confie Nadia Gintzburger de DTZ conseil en immobilier d’entreprise à Villers-lès-Nancy. Il n’en demeure pas moins qu’à l’heure actuelle, ces chiffres à appréhender avec la plus grande prudence, sont les seuls à avoir été rendus publics. Dans les jours à venir, d’autres acteurs du marché devraient faire de même. Des tendances de marché régionales qui seraient tout de même plus pertinentes si elles étaient regroupées dans un véritable observatoire commun aux différents protagonistes. Reste juste à les mettre tous d’accord pour cette option plus qu’intelligente. Chose quasi impossible aujourd’hui… dommage !