«Il va être difficile de préserver les entreprises»
André Bonal, le président du Medef de Meurthe-et- Moselle, ne se représentera pas aux futures élections de novembre prochain du mouvement patronal meurthe-et-mosellan. Après quatorze ans passés à sa présidence, c’est toujours l’actualité du moment et celle de l’avenir des PME qui préoccupe celui qui va bientôt passer la main. Une actualité riche en annonces où les entreprises sont appelées à un effort conséquent de la part du gouvernement.
Les Tablettes Lorraines : Au mois de novembre, les élections à la présidence du Medef de Meurthe-et-Moselle sont annoncées. Après quatorze ans de présidence, vous n’allez pas vous représenter. Pourquoi cette décision ?
André Bonal : Il faut savoir un jour passer la main et il y a la limite d’âge. Je viens de prendre la présidence de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) au niveau régional et cela va me prendre pas mal de temps car j’ai beaucoup d’idées et de choses à mettre en place dans cette structure qui prend de plus en plus d’importance au niveau des régions. Je ne pouvais pas tout mener de front et après quatorze ans de présidence, il est bon de passer à autre chose.
Les candidats à votre succession sontils déjà connus ?
La liste sera dévoilée dans les prochains jours et seuls les membres du Conseil d’administration (une trentaine aujourd’hui) peuvent se présenter. Les élections se dérouleront alors dans le courant du mois de novembre mais la date n’est pas encore définie.
Avez-vous des préférences pour la personne qui va vous succéder ?
Naturellement, et à mon avis je ne vois pas quelqu’un en activité pour réaliser tout ce qu’il y a faire. La charge est importante si on la mène réellement. En tant que président, il faut s’impliquer à fond dans son département et être reconnu au niveau national mais il faut prendre garde à ne pas trop se faire aspirer par les fonctions nationales. Il faut un juste milieu.
Quel bilan tirez-vous de vos années de mandat ?
Aujourd’hui, le Medef en Meurtheet- Moselle est connu et reconnu et avec mon équipe nous avons mené beaucoup d’actions pour donner la vraie image des chefs d’entreprise et des PME. Il faut faire perdurer tout cela.
A l’occasion de l’Université d’été de votre mouvement national, fin août à Jouy-en-Josas, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a mis en avant qu’il fallait préserver les PME. Mais depuis, le discours du président de la République, François Hollande, est passé par là et notamment l’effort annoncé en matière de fiscalité. Votre avis sur le sujet ?
Il est certain qu’avec la recherche de 20 milliards, dont 10 milliards au niveau des ménages et des entreprises, il va être difficile de préserver les entreprises. La grande question aujourd’hui est de savoir comment cela va se traduire dans les faits.
Des pistes sont tout de même présentes, à l’image du projet de taxation des très hauts revenus à 75 % ou encore de la taxation des heures supplémentaires, qui sont présentées comme un mal nécessaire pour redresser la barre ?
Si vous prenez le seul exemple des heures supplémentaires, c’est un raisonnement purement mathématique. Cela va juste recréer un effet seuil et principalement dans les entreprises de moins de vingt salariés. Ce n’est pas en supprimant les heures supplémentaires que l’on va créer de l’emploi. Cela n’a pas marché avec les 35 heures, je ne vois pas pourquoi cela fonctionnerait. Du côté de la taxation des plus riches, cela concerne une petite partie de personnes en France. L’effort important demandé va peser sur les classes moyennes et naturellement sur les PME-PMI. Ces dernières sont dans le flou total sur le sujet mais il est certain que la future Loi de Finances (qui sera présentée le 26 septembre) ne présage rien de bon.