Ikos débute sa production d’électricité en dégradant des déchets ménagers

Ouvert en 2006 par Ikos environnement (Groupe Lhotellier), le Centre de valorisation des déchets de la Ramonière, sur les hauteurs d’Hucqueliers, vient de débuter sa production d’énergies renouvelables, en partenariat avec Verdesis, filiale d’EDF énergies nouvelles. Le méthane récupéré est en effet désormais utilisé comme combustible pour alimenter cinq turbines. Sur un an, la production (7 500 MWh) va représenter la consommation en électricité de 1 200 foyers, soit la moitié du canton.

Paul Lhotellier, président du groupe Lhotellier-Ikos, a officiellement lancé la production des premiers kilowatts du Centre de valorisation des déchets de la Ramonière à Bimont, le 24 septembre.
Paul Lhotellier, président du groupe Lhotellier-Ikos, a officiellement lancé la production des premiers kilowatts du Centre de valorisation des déchets de la Ramonière à Bimont, le 24 septembre.

 

D.R.

Paul Lhotellier, président du groupe Lhotellier-Ikos, a officiellement lancé la production des premiers kilowatts du Centre de valorisation des déchets de la Ramonière à Bimont, le 24 septembre.

Chez Ikos, les déchets ménagers sont valorisés par un process dit de méthanisation qui a fait l’objet d’un dépôt de brevet. Concrètement, les déchets sont déposés dans des cellules étanches puis recouverts par une bâche (géomembrane) au fur et à mesure du remplissage. “Dans cet espace clos, explique le président Paul Lhotellier, les matières organiques et fermentescibles (épluchures de fruits et légumes, restes de nourriture…) se trouvent dans des conditions propices pour se dégrader biologiquement de façon plus rapide. Cette atmosphère privée d’oxygène (anaérobie) et humide amène les bactéries à muter pour produire un biogaz riche en méthane. Durant la fermentation, deux substances vont être produites : les eaux souillées, appelées lixiviats, et du biogaz.” Les lixiviats sont pompés dans le fond des cellules pour accélérer le processus de méthanisation, tandis que le biogaz est envoyé dans la nouvelle installation de valorisation constituée de cinq turbines.
Ce biogaz est précieux car il permet maintenant de produire de l’électricité. Des puits de captage placés dans les cellules l’aspirent à l’aide d’un surpresseur. Il est ensuite filtré pour en évacuer les polluants et pour récupérer son principal constituant (40 à 45%), le méthane. Hautement inflammable, ce gaz est alors utilisé comme combustible. La puissance électrique de l’installation est de 900 kW, ce qui représente 30 000 ampoules allumées par an. Cette électricité est revendue à EDF. En cas de défaillance de l’installation, des torchères prennent le relais pour brûler le biogaz. La combustion du méthane produit également de la chaleur qui va servir à évaporer les eaux épurées. A terme, la chaleur pourra également être exploitée pour d’autres applications comme le séchage de bois, de luzerne… “Le site, précise son responsable, Jacques Pragal, est détenteur des certifications Iso 9001 (qualité) et Iso 14 001 (environnement).”

Les trois piliers du développement durable. Souvent critiquée par ses riverains pour les odeurs et gênée par des annulations de permis d’exploitation, la société Ikos souhaite reprendre la main. Les trois piliers du développement durable, assure Paul Lhotellier, sont ici réunis : l’écologie, bien sûr, mais aussi l’économique – les coûts de traitement sont optimisés grâce à la vente d’électricité à EDF – et le pilier social, car cet outil industriel implanté dans une zone rurale permet l’emploi de 35 personnes, dont 12 directement sur le site.