Hyet Sweet à Gravelines : espoir en l’avenir

Le site gravelinois Ajinomoto Euro Aspartame, après avoir traversé des difficultés, a été repris en octobre 2015 par le groupe hollandais Hyet Sweet. Carlo Broeren, le vice-président, est confiant en l’avenir de l’entreprise et en ses opportunités d’expansion.

Carlo Broeren dont la spécialité est l’acquisition et la mise en place du business plan pour de nouvelles activités est confiant en l’avenir du site gravelinois.
Carlo Broeren dont la spécialité est l’acquisition et la mise en place du business plan pour de nouvelles activités est confiant en l’avenir du site gravelinois.

Hyet Sweet est un jeune groupe hollandais qui n’a pas dix ans d’ancienneté mais qui affiche pourtant un fort potentiel de croissance. À la base, l’activité du groupe concerne la vente et le négoce des édulcorants. Ajinomoto Euro Aspartane rencontrait des difficultés. Le site gravelinois a été un temps approché par un repreneur chinois, une solution écartée en raison de la délocalisation totale de l’activité. Hyet Sweet a fait le choix de se diversifier dans la production, tout en sauvegardant le site français (seules deux usines de fabrication subsistent en Europe, la seconde spécialisée dans l’Ace-K étant implantée en Allemagne et détenue par un concurrent). Grâce à une implantation sur le marché chinois demandeur d’édulcorants afin de répondre aux besoins de l’agroalimentaire et du marché des sodas, Hyet Sweet a une force de vente importante et l’avantage de proposer une gamme large : l’aspartame mais aussi l’Ace-K. Sa clientèle est basée dans le monde.

Maintenir les emplois et augmenter le chiffre d’affaires. Gravelines est un premier poste en France pour Carlo Broeren, dont la spécialité est l’acquisition puis la mise en place du business plan. Il a fait l’effort d’apprendre le français afin de pouvoir être compris par tous dans l’usine. Sa décision est de donner le plus d’informations et le plus rapidement possible afin de rassurer le personnel. Son objectif est d’améliorer la gestion afin de pouvoir maintenir les emplois, d’augmenter le chiffre d’affaires et développer d’autres édulcorants, même s’il existe quelques questionnements par rapport à l’avenir de l’aspartame. Sont toujours présents sur le site 90 salariés ; il n’y a pas eu de licenciements mais quelques départs volontaires. 2016 a été une année difficile, il y a beaucoup de stocks chinois sur le marché et ces derniers ont spéculé sur une situation d’antidumping en Europe ayant engendré une augmentation des prix. Hyet Sweet ne mise pas forcément sur les prix élevés mais plutôt sur les volumes. La situation pouvait paraître instable aux salariés, les stocks chinois ayant engendré une baisse de production. Carlo Broeren entend se différencier par rapport à la qualité et la confiance. Le business plan prévoit deux années pour consolider la viabilité du site, les bénéfices étant attendus dès la troisième année. Il est confiant : «2017 est d’ores et déjà une bonne année commerciale, les audits des grands clients sont positifs et offrent de bonnes possibilités contractuelles. Après une production en berne, les volumes devraient reprendre. Fin janvier, 65% des volumes de production prévus sont assurés par les contrats de vente. Le contexte politique aux USA engendrera des coûts plus élevés pour les Chinois sur le marché américain et Hyet Sweet en bénéficiera logiquement.» La reprise de la production redonne confiance au personnel.

Le dirigeant est confiant : «L’usine aura besoin de tout le monde. Des investissements sont prévus et les décisions seront prises dans le courant de l’année. Plus de volumes engendreront plus de besoins en nombre de salariés pour la production.» La diversification afin de s’adapter à la demande des clients est primordiale en raison de l’importance du goût. Le groupe songe à développer le sucre d’orge mais aussi du sucralose, plus complexe, et une activité de mélange. La structure sera agrandie afin de pouvoir stocker les produits finis. Des investissements afin de séparer les chaînes de production aspartame et Ace-K sont attendus. Le chiffre d’affaires 2017 du groupe devrait se situer entre 40 et 50 millions d’euros, dont une grande part réalisée sur le site gravelinois.

D.R.

Carlo Broeren, dont la spécialité est l’acquisition et la mise en place du business plan pour de nouvelles activités, est confiant en l’avenir du site gravelinois.

 

En raison du développement du diabète et de l’obésité, les édulcorants ont encore de beaux jours devant eux. Aussi, Carlo Broeren est-il confiant en l’avenir. Il devrait rester encore quelques années sur le site nordiste avant de reprendre sa spécialité : l’acquisition et le développement de nouvelles affaires.