Humanis : une visite explicative et justificative

C’est pour rassurer son établissement lillois marqué par l’éviction de Damien Vandorpe, artisan du processus de fusion qui a amené Vauban Humanis à devenir une des entités marquantes du groupe Humanis, que la présidence paritaire de la sommitale est venue à Lille expliquer ses motivations et réaffirmer ses ambitions pour le groupe.

Humanis : une visite explicative et justificative
D.R.

Entourant Michel Keller, président du conseil d’administration de l’Association sommitale d’Humanis, Pierre Steff, vice-président (à droite) et Jean-Paul Lacam, directeur général délégué, à qui a été confié l’intérim de la direction générale du groupe.

  « L’analyse que notre conseil d’administration fait, c’est que, pour essayer de répondre aux ambitions qui sont les nôtres, il était souhaitable de faire un changement de délégué général pour aborder une nouvelle étape de notre développement. Il ne faut pas chercher de raisons compliquées.» Tel était le message qu’a voulu faire passer ce mercredi 23 janvier, Michel Keller, président du conseil d’administration de la sommitale Humanis, entouré de Pierre Steff, vice-président, et de Jean-Paul Lacam, directeur général délégué à qui a été confié l’intérim de la direction générale du groupe, à l’encadrement et au management de l’entité lilloise du groupe, pour le moins interrogative, voire inquiète après l’officialisation le mercredi 16 janvier dernier de « la décision de se séparer de Damien Vandorpe, directeur général».

Un DG extérieur au groupe. Pour expliquer ce départ dans lequel « il n’y a rien qui touche à l’honnêteté et à l’intégrité de Damien Vandorpe», Michel Keller, en fidèle traducteur de « l’expression du conseil d’administration que nous représentons », a mis en avant «la grande complexité, la grande diversité des métiers du groupe (santé, prévoyance, assurance-vie, épargne salariale, retraite supplémentaire, gestion pour compte de tiers…), infiniment plus importantes par rapport à ce qui lui était familier

« Sur chacun de ces métiers, en 2012, le conseil d’administration a fait son évaluation et défini ses ambitions et notre sentiment collectif est que le groupe a des potentialités remarquables, doit nourrir des ambitions extrêmement importantes et estimé souhaitable de recruter un nouveau directeur général extérieur à Humanis ». Outre l’avantage de venir « sans prérequis du passé et entièrement tourné vers l’avenir et la réalisation des ambitions du groupe », Michel Keller le décrit comme « quelqu’un qui a une large compréhension de l’ensemble de nos métiers, une capacité d’interactions avec l’ensemble de nos grands partenaires avec lesquels nous travaillons et avec la sphère publique et parapublique», sans oublier « la capacité de bien conduire un groupe de de  6 600 personnes». En résumé, « quelqu’un qui contribue à ce qu’Humanis, comme le conseil d’administration en a exprimé la volonté, soit non seulement un grand groupe paritaire, mais un grand groupe paritaire et mutualiste. »

Dans le respect du pacte social. Cette explication donnée et cet appel à candidature explicitée, Michel Keller a rassuré : « La décision prise porte sur le directeur général, pas sur l’équipe. Les personnes en responsabilité restent en charge », mais aussi pas d’arrêt ni de remise en cause des projets et travaux en cours. Et de confirmer, comme il l’avait déjà fait aux délégués syndicaux centraux reçus à la demande de la DRH (« à circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles ») le respect du pacte social (pas de licenciement pour les personnes présentes à la fusion) conclu lors de la phase préparatoire à la fusion.

Pour ne pas être  dans « une démarche active de (nouvelle) fusion », mais sans s’interdire toute opportunité, « notre priorité, c’est de consolider la fusion, mais aussi de développer et d’approfondir des partenariats», a ajouté Michel Keller en annonçant trois chantiers prioritaires en cours, et donc lancés sous la direction de Damien Vandorpe, pour un aboutissement en fin d’année, à savoir les créations d’une société d’assurance-vie en partenariat minoritaire avec Apicil, et d’une société d’épargne salariale par fusion cette fois majoritaire d’Inter Expansion avec Fongepar SA, filiale à 100% de CNP Assurances, sous réserve de l’obtention des agréments de l’ACP et de l’AMF – pour le second dossier –, ainsi que la mise à disposition à ses clients d’une plate-forme de services santé mutualisée avec un autre acteur de santé.

Ces messages, Michel Keller les portera avec Pierre Steff et Jean-Paul Lacam à Orléans dans les deux sites du groupe, Sud Loire et Nord Loire (ex-Novalis et ex-Humanis) et à Blois, « où il est nécessaire de se déplacer, sans préjuger d’autres déplacements. Lille s’imposait comme premier choix car tout cela a suscité une émotion bien compréhensible ». Sans avoir pu rencontrer Martine Aubry, en déplacement en Chine, pour répondre aux inquiétudes sur l’emploi, « d’autant plus facilement qu’elles ne sont pas fondées ».

 Cherche administrateurs…

 Président de la sommitale Humanis, Michel Keller y est le chef de file du collège adhérent au titre du Medef. En cette dernière qualité, il « souhaite qu’il y ait une meilleure représentation de haut niveau du Nord-Pas-de-Calais dans (son) collège ». « Il faut que la région fasse passer dans le conseil sa voix peut-être mieux que cela n’a été le cas dans le passé. Il faut une représentation significative qui soit à la hauteur des enjeux (et qui) ait la capacité de soutenir l’ensemble de l’ambition que porte le groupe Humanis tout en apportant les réflexions, les besoins essentiellement des entreprises et de leurs salariés». Un appel qui ne s’adresse « pas forcément aux représentants directs d’une organisation patronale », il peut « représenter des grandes entreprises ou des entreprises du Nord. » C’est ainsi qu’a été porté à la vice-présidence d’Humanis Prévoyance le Lillois Yvon Lecocq, président de chambre au tribunal de commerce de Lille et ancien directeur d’établissement hospitalier.

Il est à noter que Michel-André Philippe, ancien président de Vauban Humanis, est encore administrateur de l’Association sommitale Humanis et d’Humanis Prévoyance, même s’il a été évincé de toutes les responsabilités qui lui avaient été confiées, le Medef ne l’ayant pas démandaté.