La vie agricole et rurale de l’Oise, en musée
Ouvert depuis 1988, à Hétomesnil, ce lieu unique dans le département embarque les visiteurs dans un passé qu’ils n’ont, le plus souvent, pas connu. Une exposition temporaire a comme thématique « Du chevalet à l’objectif : le diptyque de nos campagnes ». Quant au labyrinthe créé dans le champs de maïs de deux hectares, il évoque « Les chemins de l’art ».
Placée
sur un domaine seigneurial datant du XVIIIème siècle, cette
ancienne ferme, située entre Crévecoeur-le-Grand et Grandvilliers,
a été reconstruite au milieu du XIXème siècle. Elle a abrité
durant une dizaine d’années une ferme-école avant de devenir un
lieu de vulgarisation des nouvelles techniques agricoles.
Quant
au musée, il a ouvert ses portes au public en 1988. Désormais,
propriété de la Communauté de communes de la Picardie Verte, il
est loué à l'association du conservatoire de la vie agricole et
rurale de l’Oise. Les visiteurs, ici, viennent chercher une
expérience. « Les plus jeunes découvrent une vie, du matériel
qu’ils n’ont jamais connus. Les plus âgés replongent dans leur
passé via des scénographies mises en place », narre
Mélissa Lebesgue, la directrice.
Le labyrinthe de maïs, se perdre dans la nature
Ses riches collections permettent notamment de découvrir ou de redécouvrir la vie quotidienne et l’évolution du machinisme agricole dans le monde rural au cours des XIXème et XXème siècles, mais pas que. « Ouverts de la deuxième quinzaine de mars au 1er novembre, nous recevons entre 8 000 et 9 000 visiteurs par an, explique Mélissa Lebesgue. Le plus grand nombre de nos entrées se fait l’été et le bilan dépend beaucoup de la météo. L’une de animations phares, c’est le labyrinthe de maïs que l’on parcourir jusque l’automne. Le parcours de karting est aussi apprécié Quand il pleut, comme en juillet, les visiteurs sont moins nombreux à se présenter. Nos principaux publics, ce sont les scolaires, les familles, les centres de loisirs, les groupes. Il est possible de passer toute une journée sur le site. Nous avons mis d’ailleurs mis à disposition des visiteurs des aires de pique nique. »
Le
rez de chaussée de l’ancienne bergerie est notamment consacré à
l’évolution du machinisme et à l’histoire des lieux. On peut y
admirer une charrue datant du XVIIIème siècle ou Cyrano, un cheval
naturalisé, semblant faire son travail dans le champ. Le premier
étage est consacré à la vie quotidienne. Il abrite notamment une
salle de classe du début du XXème siècle, un foyer de la même
époque, des robes anciennes, une épicerie, des textiles, des
jouets… Les vieux métiers sont mis à l’honneur le long d’un
parcours situé dans le bâtiment dit "la forge" et sous la
charreterie : forgeron, charron, tonnelier, maréchal-ferrant,
lavandières…
L’association a rassemblé plus de 10 000 objets
Au
total, l’association rassemble plus de 10 000 objets, dont en
majorité et achats et un inventaire est en cours. Lorsqu’il sera
achevé, un appel aux dons sera lancé pour trouver des trésors
manquants : « Le plus rare que nous ayons à présent est
exposé dehors. Il s’agit d’une charrue à bascule qui pouvait
être accrochée et décrochée de chaque côté », décrit
Mélissa Lebesgue.
La faune et la flore ne sont pas oubliées. Cinq ruches se trouvent sur le domaine, en concubinage avec chevaux, chèvres, moutons, volaille, lapins. La visite se poursuit par la cour de la ferme, avec sa maison de maître en brique et en pierre remarquable, ensemble avec sa mare du XVIIIème siècle bordée de deux marronniers. Des visites guidées de la belle demeure et même des cluedo/ escape game y sont possibles sur réservations. Toutes les toitures ont été refaites récemment par les anciens propriétaires...on observera aussi attentivement l’imposant pigeonnier porche.
Travaillant ici depuis 2018, Melissa Lebesgue confie : « Notre mission c’est la transmission des savoirs, la communication avec le public et la préservation du patrimoine. Nous faisons passer nos messages par des activités ludiques, des moments de convivialité et de partage. C’est ainsi que différents ateliers sont organisés, comme par exemple autour du torchis ou du lavoir reconstitué. En effet l’eau n’est arrivée à Hétomesnil qu’en 1852. Les habitants allaient la chercher au puits. Les soins d’hygiène humains se faisaient près de la cheminée, dans la cuisine ou à l’extérieur aux beaux jours. »