Hélène Szulc, dirigeante de Tech Sub industrie environnement à Saint-Laurent-Blangy : «Une véritable prise de conscienc…
Hélène Szulc est dirigeante de Tech Sub industrie environnement et d'Aquagéo étanchéité, sociétés composant le groupe TS développement basé à Arras. Par ailleurs, Hélène Szulc est présidente du Syndicat des entrepreneurs de travaux immergés (SNETI) depuis 2016, administratrice de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) et conseillère au CESER Hauts-de-France. Un riche parcours professionnel et un investissement sans faille au service de l’entreprenariat et de l’environnement.
La Gazette : Pouvez-vous présenter votre parcours ?
Hélène Szulc : À l’issue de mon stage de fin d’études de l’Institut d’études politiques de Lille, j’ai créé Tech Sub à Vitry-en-Artois avec François Martin, alors scaphandrier artisan à Douai, et mon frère Julien, alors jeune scaphandrier. L’entreprise, implantée depuis 2005 à Saint-Laurent-Blangy, intervient en France et à l’étranger pour des industriels, des collectivités locales et des bureaux d'étude dans tous les milieux immergés - naturels, artificiels - et pollués, toxiques, ainsi que dans les espaces confinés, avec une parfaite maîtrise des questions de sécurité.
Et plus précisément concernant les activités de l’entreprise ?
En tout 45 techniciens et spécialistes sont au service de différents départements : travaux sous-marins en milieu naturel (mer ou rivière), avec des unités de plongée mobile aux normes de sécurité les plus strictes ; travaux subaquatiques pour l’industrie et l’environnement dans des installations telles que les stations d’épuration ; travaux en milieu nucléaire (décontamination, démantèlement, contrôle et maintenance sous eau par scaphandriers des réacteurs et du combustible des installations nucléaires).
Avez-vous diversifié l'activité de Tech Sub ?
Les travaux subaquatiques demeurant son cœur de métier, Tech Sub a diversifié ses activités en créant un département de travaux en hauteur et espaces confinés faisant intervenir des cordistes. De même, Aquago qui produit des aérateurs solaires pour le traitement des eaux, Aquagéo étanchéité, une filiale réalisant des bassins étanches en géomembrane Altabyss, une filiale basée aux Émirats arabes unis pour la maintenance de pipelines et ouvrages d’assainissement, ainsi que Alae, société de travaux sur corde à Cavaillon.
L’exemple des produits Aquago est intéressant. L’idée initiale consistait à traiter les plans d’eau souffrant d’eutrophisation (pollution verte) en utilisant des systèmes d’aération et de brassage installés dans les retenues et les lacs par les scaphandriers de Tech Sub. Bien avant la COP21 et les accords de Paris sur le climat, les contraintes techniques nous ont amené à imaginer des appareils autonomes fonctionnant à l’énergie solaire, installés sur les plans d’eau sans tirer de câbles de connexion au réseau électrique. Aujourd’hui ces petites machines appelées Sungo sont installées dans toute la France, au Maroc, au Vietnam, en Australie, etc.
Comment se passe cette période difficile ?
L’entreprise a plutôt bien passé le cap. Après une forte baisse d’activité au premier confinement, nous avons focalisé nos efforts dans la recherche de nouveaux marchés et nous allons augmenter nos chiffres d’affaires en 2021, notamment par la réalisation de grands projets comme l’extension du port de Calais dont Tech Sub a réalisé les travaux subaquatiques, mais aussi en développant d’autres régions notamment le Sud par le biais de nos agences. En revanche, l’export a été mis en veille, hormis la concrétisation d’un marché au Vietnam pour la vente d’un Sungo destiné à une station d’épuration par lagunage sur lequel nous travaillions depuis longtemps. Notre secteur est plutôt dynamique actuellement, mais variable selon la typologie de marchés. Cette période a perturbé durablement nos habitudes, et le contexte a privilégié les entreprises mobiles et agiles. Et je pense que cela est un trait commun des entreprises de notre secteur.
Comment s’annonce l’avenir ?
2022 s’annonce bien et sera une année où nous confirmerons, avec l’aide de la communauté urbaine d'Arras, notre ancrage territorial avec la finalisation de nouveaux bâtiments à Thélus. Particulièrement sensible au développement durable, nous souhaitons faire la démonstration qu’un bâtiment industriel peut être aussi un refuge pour la biodiversité. Avec peu de moyens et une réflexion de bon sens, chaque entreprise peut contribuer à préserver des espèces naturelles. Il y a actuellement une véritable prise de conscience et une notion d’urgence, notamment dans le BTP sur la transition environnementale.