Hauts-de-France : les enjeux et les perspectives de la Vallée de la batterie expliqués

L’implantation d’une Vallée de la batterie dans les Hauts-de-France a donné lieu à de nombreux débats publics sur le territoire depuis quelques années. Ceux-ci laissent apparaître un besoin d’informations régulières sur la construction des usines géantes de batteries électriques. Le 5 novembre s'est déroulée une journée sur ces enjeux, à Coudekerque-Branche, près de Dunkerque.

Une journée spéciale sur les enjeux et les perspectives de la vallée de la batterie dans lesHauts-de-France était organisée à Coudekerque-Branche le 5 novembre 2024
Une journée spéciale sur les enjeux et les perspectives de la vallée de la batterie dans lesHauts-de-France était organisée à Coudekerque-Branche le 5 novembre 2024

Le Dunkerquois est l’un des principaux territoires des Hauts-de-France où la vallée de la batterie est en train de se dessiner : deux usines géantes de batteries électriques s’y implantent, le Français Verkor et le Taïwanais ProLogium. Dans le sillage, le Franco-Chinois XTC-Orano a décidé la construction d’une usine de retraitement des batteries usagées, de même que le groupement Eramet-Suez. Ce dernier a toutefois annoncé il y a quelques jours sa mise en retrait, le marché de la batterie n’étant pas encore assez mâture selon lui.

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que les trois S3PI (Syndicats pour la Prévention des Pollutions et des risques industriels) des Hauts-de-France, organismes chargés d’organiser des réunions d’informations sur les implantations des usines géantes, aient choisi Coudekerque-Branche, ville limitrophe de Dunkerque, pour le faire pour la première fois. C’était le 5 novembre et celle-ci venait répondre à une attente forte de demande d’informations apparue lors de différents débats publics.

Plus de 500 personnes, dont une large majorité issue des industries et des collectivités des Hauts-de-France, y ont participé. Dans son mot d’accueil, le maire de Coudekerque-Branche, David Bailleul, n’a pas manqué de souligner combien le territoire dunkerquois vivait une réindustrialisation inédite en raison de la batterie électrique et qu’il était confronté à de nouveaux défis qu’il s’employait à relever : construction de logements en très grand nombre, formation aux nouveaux métiers issus de la mobilité électrique, construction de nouvelles infrastructures… Il était également fier de constater que la plus ancienne des entreprises de sa ville, Borax Français, implantée depuis le début du XXème siècle, allait profiter également de l’essor de la mobilité électrique avec son projet baptisé «Vanguard». Celui-ci vise à installer une usine capable de convertir 12 000 tonnes par an de carbone de lithium en hydroxyde de lithium pour batteries. Si approuvé en 2025, le projet pourrait se concrétiser en 2027, après 21 mois de travaux.

Tour complet des enjeux et perspectives

Cette journée, dense en interventions et débats, devait dans un premier temps répondre aux interrogations concernant la provenance des matières premières indispensables à la fabrication des batteries, avec, en sous-jacent, les capacités européennes à maîtriser les matières stratégiques et les projets en cours de déploiement pour y répondre. 

Dans un deuxième temps, des représentants de Verkor, ProLogium et ACC sont venus faire un point sur l’avancée de leur projet d’implantation d’usines géantes de batteries électriques. Enedis et RTE se sont ensuite exprimés sur l’enjeu du déploiement de bornes de recharge et sur l’augmentation des capacités électriques nécessaires pour faire face aux nouveaux besoins. 

Enfin, un volet important a été consacré à la sécurité des batteries électriques et à leur recyclage en fin de vie. Un tour d’horizon complet sur une industrie nouvelle qui fascine autant qu’elle inquiète. D’autres journées de ce type, ailleurs dans les Hauts-de-France, sont prévues.