Hauts-de-France : 31 000 emplois directs pour les infrastructures portuaires et fluviales

L’INSEE vient de publier une étude détaillée concernant les emplois dans les infrastructures portuaires et fluviales des Hauts-de-France. Dans les trois ports de Dunkerque, Calais et Boulogne-sur-Mer, 31 000 emplois à temps plein ont été comptabilisés. 

Les salariés des port exercent principalement dans de grandes structures qui relèvent davantage d’entreprises sous contrôle étranger. © Port de Calais/Sébastien Jarry
Les salariés des port exercent principalement dans de grandes structures qui relèvent davantage d’entreprises sous contrôle étranger. © Port de Calais/Sébastien Jarry

Pour réaliser cette étude, l’INSEE s’est appuyé sur les chiffres de l’année 2017 et a pu compter sur le soutien du conseil régional des Hauts-de-France, du secrétaire général pour les affaires régionales (SGAR), de la chambre de commerce et de l’industrie des Hauts-de-France (CCI), ainsi que des directeurs des différentes infrastructures portuaires et fluviales. Les grandes lignes de l’emploi à temps plein sont tracées.

«On voit tout de suite que le maillage portuaire et fluvial dans les Hauts-de-France est bien exploité et qu’il est très efficace. Le port de Dunkerque et celui de Calais sont troisièmes ex aequo sur le podium des ports français en termes de tonnages échangés, avec 14%.» Une position nationale remarquable mais sans commune mesure avec nos voisins hollandais et belges qui réalisent respectivement cinq et dix fois plus de tonnages échangés que les deux ports des Hauts-de-France. «Quant au port de Boulogne-sur-Mer, il reste le premier port français de pêche», commente l’un des membres de l’INSEE qui a participé à l’étude.

Un tiers des salariés travaillent directement aux activités liées au port

Le chiffre est éloquent : 31 000 emplois directs pour les infrastructures portuaires et fluviales. C’est un peu plus que dans l’industrie automobile, qui est pourtant très présente sur le territoire des Hauts-de-France. «Un salarié sur trois travaille au sein dactivités directement liées aux ports, comme la pêche en mer, la manutention ou le transport maritime, soit un total de 10 000 salariés environ. Les 20 700 autres emplois interviennent dans des établissements industriels ou de transports terrestres situés à proximité immédiate des ports», complète l’intervenant. L’étude a donc mis en lumière le fait que les ports sont vecteurs de multi secteurs économiques avec des entreprises industrielles et logistiques qui viennent s’y installer en nombre.

Dans les Hauts-de-France, les ports ont leurs spécificités. Dunkerque a une vocation industrielle, Boulogne-sur-Mer concentre les activités de pêche et Calais Port avec Eurotunnel se concentre sur le transport maritime et la gestion des infrastructures. Le principal port en termes d’emplois (portuaire et alentour) est le grand port maritime de Dunkerque avec 14 500 salariés. Viennent ensuite le port de Calais (et Eurotunnel) avec 5 700 salariés, puis le port de Boulogne-sur-Mer avec 5 300 salariés. Les ports fluviaux comme Lille, Valenciennes, Béthune et les plateformes intérieures rassemblent, elles, 5 300 salariés. Il apparaît dans l’étude que la majorité des salariés sont des hommes.

Un secteur stratégique

Certes, les ports fluviaux génèrent moins d’emplois, mais il restent stratégiques pour certains projets, notamment le canal Seine-Nord Europe. «Cette étude présente un grand intérêt pour la délégation du canal Seine-Nord Europe car elle rend visible le maillage entre les ports maritimes, les ports intérieurs et les plateformes multimodales. Cela prouve que le projet a toutes les raisons d’exister.» L’objectif de ce canal, pour rappel, est de se positionner comme un hub compétitif au Nord-Ouest.

L’INSEE compte renouveler cette étude chaque année car les mouvances dans les ports sont régulières. L’idée serait de pouvoir mesurer à court et long termes les évolutions dues au Brexit, à la Covid-19, à l’augmentation par deux de la taille du port de Calais et à l’arrivée de nouvelles lignes maritimes.