Habitat 62/59 Picardie fête son cinquantenaire

Récemment, une cérémonie a marqué le cinquantenaire d’Habitat 62/59 Picardie en mairie de Calais. Retour aux sources pour cette entreprise qui y eut son premier siège social. Ceux qui en sont – ou en furent – les protagonistes ont revécu son histoire, partagée entre progression fulgurante des réalisations et lent détachement des contingences politiques. Fil rouge pour l’avenir : la poursuite de l’expansion régionale, voire nationale, et toujours une meilleure écoute des partenaires.

Au cours du débat qui eut lieu lors de la cérémonie. De Gauche à droite : Dominique Aerts, Vincent Berton, sous-préfet de Calais, Natacha Bouchart, André Parent et, de profil, la vedette télévisuelle Patrice Lafont qui animait ce débat.
Au cours du débat qui eut lieu lors de la cérémonie. De Gauche à droite : Dominique Aerts, Vincent Berton, sous-préfet de Calais, Natacha Bouchart, André Parent et, de profil, la vedette télévisuelle Patrice Lafont qui animait ce débat.
Hervé Morcrette

Au cours du débat qui a eu lieu lors de la cérémonie. De g. à d. : Dominique Aerts, Vincent Berton, sous-préfet de Calais, Natacha Bouchart, André Parent et, de profil, la vedette télévisuelle Patrice Lafont qui animait ce débat.

Disons-le tout net : Habitat 62/59 Picardie est fille de la politique. En décembre 1965, le général de Gaulle est réélu président de la République. Ses partisans sur la Côte d’Opale y voient une ouverture pour se lancer dans le logement social. Celui qui fédère ce mouvement est Jacques Vendroux, beau-frère du Général et député-maire de Calais. Cette ville offre à la SA d’HLM du Pas-de-Calais Ouest l’hospitalité de sa mairie pour y fixer son siège. Si l’entreprise est une société anonyme (qui, durant de longues années sera surnommée «la SA» par ses locataires), elle a en fait les caractéristiques d’une société d’économie mixte puisque les communes de Coulogne, Fruges, Hames-Boucres, Samer, Licques, Guînes, Berck, Marck et Audruicq, dont les maires sont tous peu ou prou gaullistes, se sont associées dans l’aventure. Robert Meaux, gaulliste s’il en fut, est le premier président. Pierre Bétaz, spécialiste éminent du bâtiment, sur la brèche depuis la Reconstruction, est le premier directeur général lorsque, dans les premiers mois de 1966, l’entreprise prend son envol.

Une progression fulgurante. Les fondateurs pensent produire des lotissements de maisons individuelles. En 1966, sous la pression d’une Reconstruction inachevée et d’une natalité encore très dynamique, l’urgence est ailleurs. Ainsi, les premiers chantiers consistent en la construction de trois immeubles collectifs au Beau-Marais à Calais, qui rassemblent 360 logements. Puis, les projets se multiplient, permettant de construire des maisons individuelles dans les villages. L’entreprise connaît une croissance exponentielle. Avec le recul, les actuels dirigeants se félicitent que leurs prédécesseurs ont bénéficié de la forte inflation qui régnait à l’époque… Résultat : en cinquante ans, Habitat a construit 20 000 logements locatifs et 5 000 en accession à la propriété. Bon an, mal an, le rythme de construction de logements est de 300, auxquels il faut ajouter une centaine d’aménagements de parcelles et deux EHPAD.

Evolution du tour de table. En un demi-siècle, Habitat 62/59 Picardie a été avare en changements de dirigeants. Il n’y eut que quatre présidents, dont André Parent qui est en poste depuis 2003, et seulement deux directeurs généraux : Dominique Aerts a succédé à Pierre Bétaz en 1987. L’arrivée de Dominique Aerts à ce poste, tandis que Pierre Bétaz passait de la direction générale à la présidence, a coïncidé avec des changements sensibles dans le tour de table de la société. On a gardé les communes, dont le rôle est indispensable pour lancer les projets, mais on a aussi fait entrer des entreprises régionales et des organismes sociaux comme l’AFAPEI, la Vie active ou encore l’ordre de Malte.  

Marges de progression et écoute. L’étape du cinquantenaire ne va pas voir les dirigeants et leurs équipes se reposer sur leurs lauriers. Nul ne sait si l’entreprise va changer de nom pour s’adapter à celui de la nouvelle grande région. Il y a là une marge de progression : ce n’est pas faire injure à Habitat 62/59 Picardie de dire que derrière ce dernier mot, rajouté voici quelques années à la raison sociale, se cache surtout le département de la Somme. Des marges de progression subsistent dans l’Aisne et l’Oise… La volonté d’expansion est telle que la construction d’un lotissement va démarrer dans les Yvelines. Habitat cultive sa volonté de s’impliquer plus encore en région avec un partenariat avec Oxalia et la vocation nationale qu’elle se cherche encore avec Habitat Réuni. Au programme de l’entreprise figure aussi la volonté d’être toujours plus à l’écoute. A l’écoute des habitants mais aussi à celle des élus. Message reçu cinq sur cinq par Natacha Bouchart, maire de Calais, qui, au cours de la cérémonie, a parlé de la nécessité d’une «mixité maîtrisée» dans les futurs projets.