Groupe IRD veut développer ses capacités de services
Après 2015, 2016, les années « historiques » se suivent pour Groupe IRD dont le dynamisme et les résultats ne faiblissent pas. Les projets n'y manquent pas que ce soit dans ses activités historiques de financement ou dans celles plus récentes de services. Et 2017 se présente dans les meilleures conditions.
FINANCE / REGION
Après avoir conforté ses capacités d’investissement à 250 M€
Groupe IRD veut développer ses capacités de services
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De gauche à droite, Thierry Dujardin, directeur général adjoint, Gérard Meauxsoone, président, et Marc Verly, directeur général de Groupe IRD.
Après 2015, 2016, les années « historiques » se suivent pour Groupe IRD dont le dynamisme et les résultats ne faiblissent pas. Les projets n’y manquent pas que ce soit dans ses activités historiques de financement ou dans celles plus récentes de services. Et 2017 se présente dans les meilleures conditions.
La dynamique continue de sourire à Groupe IRD dont la capacité d’investissement a été plus que quintuplée en 10 ans, passante de 40 M€ en 2006 à plus de 250 M€ en 2016 et qui, en 25 ans, depuis 1991, a investi quelque 245 M€ dans le capital de 850 entreprises.
Pour le président du groupe, Gérard Meauxsoone, cette dynamique trouve explication dans « son positionnement qui a cette particularité de développer un capital patient. Nous sommes aujourd’hui de plus en plus dans un environnement normé, réglementé, mais notre philosophie demeure l’accompagnement au sens large des entreprises – capital investissement, immobilier, transmission et recherche de financement – au sein de notre écosystème régional. »
Nouvel exercice « historique ». L’exercice 2016, encore un exercice « historique », a plus que conforté Groupe IRD et sa « tutelle », le fonds de dotation Entreprises et Cités créé en octobre 2016 dans ses options : être un acteur de proximité, favoriser l’émergence de projets, contribuer à l’attractivité de la région Hauts-de-France, accompagner les entreprises à tous les stades, s’engager pour la croissance du tissu économique régional. C’est ainsi qu’en capital développement, l’IRD a investi 21,5 M€ en 2016, contre 10 M€ en 2015, dont 13 M€ en Hauts-de-France, dans 69 entreprises pour atteindre 373 entreprises en portefeuille et qu’en immobilier. Le groupe a piloté 59 opérations immobilières, gérant 220,9 M€ de programme. Au final, en consolidé, le groupe IRD dispose de 153 M€ de fonds propres (+4,4 M€), présente un total de bilan de 321,9 M€ (+ 2,7%) et a réalisé 5,712 M€ de bénéfice net contre 3,683 M€ en 2015, en progression de 55%, « un résultat record », et compte 805 entreprises en portefeuille.
Ce-Boost pour activer la croissance des PME. Loin de se satisfaire de ces résultats et toujours soucieux d’apporter plus aux entreprises de la région, Groupe IRD a enrichi en 2016 son expertise en créant Co-Boost, un activateur de croissance. « La démarche qu’on va mettre en œuvre vise à travailler sur la fertilisation croisée entre les forces de nos entreprises et le réseau des grandes écoles, notamment Skema, Centrale et Iteem. L’idée est simple : constater dans notre portefeuille les points d’amélioration de certaines de nos entreprises et aller repérer en effet miroir ceux qui ont compétences et capacités en faisant en sorte que les premiers de la classe viennent aider ceux qui ont besoin de soutien. On croise les compétences au sein des entreprises et on les fait collectivement accompagner par Centrale sur le plan technologique et par Skema sur le plan international », a détaillé le DGA de groupe IRD, Thierry Dujardin.
Un Thierry Dujardin qui s’est montré rassurant sur la volonté du groupe de préserver son caractère atypique d’acteur territorial de proximité à l’instar de la stratégie, menée depuis plusieurs années et qui trouve ses résultats aujourd’hui au niveau du groupe, tant en création et de préservations des emplois, mais aussi sur sa volonté d’accompagnement, que ce soit en financement ou en compétences, en direction des ETI au travers des nouveaux fonds financiers comme Humanis Croissance Hauts-de-France ou GEI2. « Avec ces deux fonds, ce sont 150 Me de fonds supplémentaires dédiés aux ETI qui sont sous gestion pour l’IRD. Nous avons passé le cap des 250 M€ pour les TPE, PME, ETI, pour l’innovation… »
Objectif atteint donc pour les capacités d’investissement de l’IRD qui aurait pu s’en satisfaire. « Mais, a indiqué Thierry Dujardin, nous avons voulu développer des capacités de services parce que nous sommes absolument convaincu que les actuels accélérateurs et activateurs s’adressent prioritairement pour ne pas dire exclusivement à des startups technologiques et qu’il existe potentiellement des pépites qu’on ne trouve pas à EuraTechnologies ou à Eurasanté et qui ont besoin d’un coup de pouce supplémentaire pour adapter leur organisation, pour améliorer leur management, pour trouver des voies vers l’international, pour innover. Ces sociétés-là n’ont pas aujourd’hui de relais. »
La réponse de Groupe IRD à ce constat, c’est donc Co-Boost, activateur dans lequel il a investi 300 000 € l’an dernier, avec une équipe en charge de mener à bien cette co-construction au travers de deux pans, un premier de sensibilisation par une mise en relation des entreprises de tous types d’activité et grandes écoles pouvant déboucher sur un cursus de formation de 10 mois intégrés dans l’entreprise à raison de deux jours/semaine, et un second d’accompagnement sur des actions concrètes sur la base d’un diagnostic stratégique et managérial aboutissant à une opération de co-design et à un plan d’actions menés avec les collaborateurs de l’entreprise.
Cinq entreprises ont bénéficié de ce nouvel outil en 2016, dont Cooptalis, Tea Togever, Chalets Th. Leman. « Nous sommes vraiment convaincu de l’importance d’un accompagnement individualisé », s’est félicité Thierry Dujardin.
Transmission, immobilier toujours au rendez-vous. Pour Groupe IRD, l’année 2016 aura encore été « particulièrement active » sur la transmission d’entreprise avec Nord Transmission qui a concrétisé 10 transactions, 9 cessions et 1 acquisition, et dégagé 1,3 M€ de commission à 60 % sur la transmissions, 20% sur la transaction immobilière et 20% en recherche de financement. Cette dernière activité s’inscrit dans les nouveaux services offerts en réponse aux besoins exprimés par les chefs d’entreprise de trouver des capacités de financement. 7 sociétés ont ainsi été aidées dans leur montage financier pour 29 M€ de financements levés.
Avec des cycles immobiliers de 24 à 36 mois, l’année 2016 a été pour le pôle immobilier « une année de mise en force et de réalisations concrètes de projets initialisés au cours des années précédentes », a indiqué Marc Verly.
69 dossiers ont été examinés et 13 présentés, 6 ont été agréés en 2016 dont 5 ont effectivement été lancés pour 36,8 M€ de versement, 10 M€ au titre de Batixis et 26,8 M€ au titre d’Avenir et Territoires. Plusieurs actifs ont été cédés, dont le siège de Norpac, pour un montant de 23,8 M€ en prix d’acquisition et une plus-value brute de 8,99 M€. Un a été acquis, le siège régional d’Eiffage à Lezennes après des négociations financières avec la Caisse d’Epargne Hauts de France pour acquérir les 60% qu’elle en détenait. Conséquence, « nous avons plusieurs dossiers majeurs qui se terminent » : KPMG, 300 salariés sur 4 400 m2 au cœur du camus Entreprises et Cités, Kiloutou, 300 salariés sur 4 000 m2, Movitex, 160 salariés sur 7 100 salariés au cœur de La Pilaterie à Marcq-en-Barœul, le WAP, 2 500 m2 à énergie positive sur le Parc scientifique de la Haute-Borne à Villeneuve-d’Ascq, le Wamm à Lille, tous livrables d’ici la fin de l’année. « Nous espérons pouvoir être réactifs si d’aventure quelques entreprises souhaitaient se décider, a poursuivi Marc Verly, en saluant les entreprises qui « acceptent de prendre le risque d’investir lourdement et de se projeter à 7 – 10 ans » avant de qualifier « si ça revient, ce serait extraordinaire, 800 salariés CSP + » l’éventuel choix de Lille pour l’Agence Européenne du Médicament.
Création d’IRD Gestion. Parmi les dossiers engagés en 2016 et achevés en 2017, on peut encore citer, en réponse à la réglementation, la création de la société de gestion du groupe, IRD gestion, agréée par l’AMF. Opérationnelle depuis le 1er juillet 2017 et détenue à 55% par l’IRD et à 45% par Résalliance SA qui est le premier actionnaire de l’IRD et dont l’actionnaire principal, à hauteur de 77% est le fonds de dotation créé en 2016 avec Pascal Boulanger pour président, c’est elle qui a la charge de capter des fonds supplémentaires à destination des PME et d’animer la quinzaine d’outils de capital investissement dans lesquels l’IRD est impliqué. A noter que le fonds de dotation devrait créer une fondation à part entière opérationnelle en septembre – octobre et dédiée à l’attractivité du territoire.
2017, « un brin d’optimisme ». L’exercice 2017, assurent aussi bien Marc Verly que Thierry Dujardin « sous de beaux augures ». Le premier annonce un résultat prévisionnel de 3,4 M€ conforme au budget prévisionnel « compte tenu des perspectives à la fin du premier semestre et des aléas toujours susceptibles d’entacher les résultats in fine », quand le second fait état de deux sorties en capital investissement, la première de la société maubeugeoise Adretz qui loue des banches, la seconde de la société Minafin « qui est aussi une rentrée puisqu’à la demande de son dirigeant Frédéric Gauchet qui a réorganisé la totalité du capital, y faisant entrer EdRip (Edmond de Rotschild Investment Partners) et Siparex pour plus de 15 M€ chacun, Groupe IRD a mis 1 M€ et est toujours à son conseil de gouvernance. » « Nous avons plusieurs négociations en cours, ce qui fait qu’en résultats sociaux, pour l’activité de capital investissement, nous devrions dégager une très belle année. »
« Nous avons le sentiment que l’économie redémarre, complète Marc Verly. L’initiative d’investissement immobilier pour l’entreprise familiale est présente, ce qui est un signe de confiance sur le long terme, et sur le capital investissement, on sort du cycle engagé en 2008-2010. Il a fallu 9 ans. On devrait enregistrer une très belle année en capital investissement, sur l’immobilier et l’ensemble de nos outils. »
Seule ombre au tableau, « cela reste compliqué pour l’investissement productif ». Reste l’effet Macron. « L’entreprise fonctionne à la confiance, à la visibilité », rappelle Thierry Dujardin qui pronostique : « Nos équipes regorgent de projets sur l’immobilier, ce qui ne veut pas dire que nous ferons tout. Sur le capital investissement, nous avons 4 dossiers significatifs d’ETI en cours d’études sur le fonds Humanis et nous ferons des chiffres au moins de même niveau que les 13 M€ l’année dernière dans la région. » Un brin d’optimisme que l’on devrait retrouver pour la soirée entrepreneuriale que l’IRD organise pour la seconde fois à la Cité des Entreprises le 5 septembre prochain !