Groupe Auchan : des résultats 2013 «corrects»

Malgré une activité dans la zone euro «difficile», compensée par ses performances sur ses autres marchés, Groupe Auchan a tiré son épingle du jeu en 2013.

Vincent Mignot et Xavier de Mézerac.
Vincent Mignot et Xavier de Mézerac.

 D.R.

Vincent Mignot et Xavier de Mézerac.

«Nous considérons nos résultats 2013 comme corrects (même si) à + 3,8% à taux de change constant, notre EBITDA est un peu en dessous de nos attentes à cause de la zone euro qui affiche – 1,9% compensé par les autres marchés à + 13,4%», a expliqué Xavier de Mézerac, directeur financier de Groupe Auchan, lors de la présentation des chiffres 2013. Pour celui qui est le 11e groupe de distribution alimentaire mondial avec 302 500 collaborateurs dont 160 500 sont actionnaires à hauteur de 11,2%, l’activité 2013 (+ 2,4% à 48,1 Mds€) a présenté une vraie dichotomie entre un recul de 1,7% en Europe occidentale à 31,138 Mds€ HT en euros courants, et une progression de 11,1% sur ses autres marchés (Europe centrale et de l’Est, Asie) à 16,939 Mds€. En TTC, le chiffre d’affaires affiche 51,4 Mds€, en progression de 2,4%, en léger recul en comparable (- 0,5%), mais avec une forte progression de l’expansion hors essence (+ 4,7%). Au final, le résultat net est en progression de 16,2% à 835 M€ et de 1,6% retraité des éléments non récurrents.
Si «clairement, l’Italie a été le pays où le groupe a le plus souffert», la France − 41,8% de l’activité du groupe contre 43% en 2012 − a connu «une année difficile sur le plan commercial» avec, pour Auchan France (128 hypermarchés intégrés et 87 AuchanDrive) un chiffre d’affaires en recul de 3% à 16,2 Mds€ TTC (- 2,4% en comparable hors essence), et ce, alors que l’activité supermarchés France (Simply Market) a progressé de 1,2%, 1,9% à comparable hors essence. Conséquence : – 0,4% de parts de marché à 10,5%, une baisse de la dépense moyenne avec une bonne résistance de la taille de clientèle, une quasi-stabilité sur l’alimentaire, des difficultés sur le non-alimentaire… Si l’enseigne reste la première enseigne en choix, elle a perdu sa première place en promo. «C’est un fait marquant de l’année», a admis Vincent Mignot pour qui «retrouver ce leadership est la priorité number one». Au-delà de la modernisation des organisations et des outils, engagée en 2013 et qui sera poursuivie en 2014 avec notamment 230 M€ d’investissements sur son parc, Auchan France, «enseigne de discount responsable», entend reprendre l’offensive sur le commerce : nouvelle agressivité prix, nouvelles solutions économiques, rénovation de l’offre, démarches d’innovation et cross-canal, parti pris d’offres locales… «On est l’enseigne la moins chère quand on fait toutes ses courses chez nous et on va le dire. Les faux panels avec des relevés d’il y a six mois, ça suffit !», s’est énervé Vincent Mignot qui a annoncé vouloir développer une communication sur chacun de ses lieux de vente avec des chariots comparatifs, zone de chalandise par zone de chalandise.
Pour ne pas attendre de sortie de crise et travailler à s’adapter à un nouvel environnement durable («aujourd’hui il y a un avant et un après le 15 du mois…»), Vincent Mignot voit dans 2014 «une année de déflation (…) qui ne sera pas simple». Mais pas de quoi saper le moral. «Auchan France garantit le plein emploi et va même embaucher 1 200 personnes ETP dans les trois prochaines années.» Comme l’affirme Vianney Mulliez, président du conseil d’administration, «au final, Groupe Auchan a amélioré en 2013 la résilience de son modèle économique et commercial et renforcé son potentiel de croissance pour l’avenir».