Google proteste contre un projet de loi californien sur le partage des revenus avec la presse

Google a annoncé vendredi qu'il allait supprimer des liens vers les sites d'information californiens dans les résultats de recherche de certains habitants de l'Etat américain, pour riposter contre un projet de loi qui...

Google a annoncé qu'il allait supprimer des liens vers les sites d'information californiens dans certains résultats de recherche, pour riposter contre un projet de loi qui l'obligerait à payer une commission aux médias © Lionel BONAVENTURE
Google a annoncé qu'il allait supprimer des liens vers les sites d'information californiens dans certains résultats de recherche, pour riposter contre un projet de loi qui l'obligerait à payer une commission aux médias © Lionel BONAVENTURE

Google a annoncé vendredi qu'il allait supprimer des liens vers les sites d'information californiens dans les résultats de recherche de certains habitants de l'Etat américain, pour riposter contre un projet de loi qui l'obligerait à payer une commission aux médias.

"Soyons clairs: nous pensons que la CJPA (loi de préservation du journalisme en Californie, ndlr) nuit à l'information en Californie", assène Jaffer Zaidi, un vice-président du groupe technologique, dans un communiqué.

La CJPA a été adoptée par l'assemblée de Californie en juin 2023, et est en cours d'examen par le Sénat.

La loi contraindrait les plateformes numériques les plus puissantes, comme le moteur de recherche Google ou les grands réseaux sociaux comme Facebook et Instagram (Meta), à payer les médias d'information en échange du contenu partagé chez eux.

Concrètement, les géants de la tech devraient leur verser un pourcentage des revenus publicitaires générés par les contenus journalistiques.

Ce projet de loi "créerait une +taxe sur les liens+ qui obligerait Google à payer pour simplement connecter les Californiens à des articles d'actualité", estime Jaffer Zaidi , ajoutant qu'il s'agit d'une "approche erronée pour soutenir le journalisme". 

Il assure que Google ne pourrait plus fournir ce même service si la CJPA entrait en vigueur.

Le test lancé vendredi, qui consiste à supprimer les liens vers les sites d'information californiens "pour un petit pourcentage d'utilisateurs" de l'Etat, doit permettre de "mesurer l'impact de la législation sur l'expérience de notre produit".

Google et Meta ont perdu des batailles similaires dans d'autres pays.

En 2021, Facebook avait brièvement bloqué les articles de presse sur son site en Australie après le passage d'une loi similaire, avant que l'entreprise et Google n'acceptent de passer des accords avec les éditeurs de presse et de les rémunérer.

En France, un accord a été conclu en 2022 entre Google, éditeurs et agences de presse pour permettre que les contenus d'information s'affichant dans les résultats du moteur de recherche et sur d'autres services fassent l'objet d'une rémunération.

Et en novembre, après des mois de négociations, le Canada et Google ont signé un accord prévoyant que le numéro un mondial de la publicité en ligne verse 100 millions de dollars par an aux entreprises de presse canadiennes sous forme de compensation pour la perte des revenus publicitaires.

"Si elle était adoptée dans sa forme actuelle, la CJPA créerait un niveau d'incertitude commerciale qu'aucune entreprise ne pourrait accepter", a déclaré Jaffer Zaidi vendredi.

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