Goddynette, cadeaux de naissance,magasin de jouets à l’ancienne
Dans la famille Goddyn, se trouve Gratienne, descendante de plus de huit générations de commerçants, d’où le nom de sa charmante boutique de jouets à l’ancienne : Goddynette. Sa profession n’est pas un anachronisme mais un service intemporel.
Une sélection de jouets de qualité, à tous les prix. A La Madeleine, sur la rue du Général-de-Gaulle, entre deux feux rouges, les conducteurs ne manquent pas de tourner la tête, intrigués et charmés par une jolie boutique dont la vitrine présente des jouets en bois, des déguisements… Ils se promettent sans doute de s’arrêter un jour, comme tant d’autres devenus aujourd’hui des clients fidèles. En 1991, Gratienne Goddyn a ouvert son enseigne. D’abord, elle s’est tournée vers le dépôt-vente de vêtements d’enfants. “Je me suis vite rendu compte que ce n’était pas rentable. Dans une petite partie du magasin, je proposais des cadeaux de naissance. Rapidement, ces ventes ont dépassé mes espérances. Naturellement, j’ai complété la gamme par des jouets traditionnels que l’on ne trouve pas facilement ailleurs. C’est devenu mon activité principale.”Alors qu’un canari – un vrai – lance de joyeux trilles derrière le comptoir, Gratienne présente ses jolies petites voitures Baghera, une voiture de pompier, une décapotable, une voiture de course que les enfants apprécient de deux à cinq ans… Des poupées de fabrication française de la marque Petit Collin, bien connue de nos grand-mères, des déguisements colorés et fringants made in England, des doudous tout doux, des peluches uniques de collection, des jouets d’éveil soigneusement sélectionnés : la gamme va de cinq euros à une centaine d’euros et s’adresse aux moins de sept ans.
Un achat qui n’est pas anodin. “J’étais stupéfaite, dernièrement, d’entendre une maman proposer à ses enfants de se servir en jouets dans un hypermarché. Où est la part de rêve ? Quel souvenir leur restera- t-il ? Quel plaisir ?” Dans une société d’hyper consommation, cette commerçante constate que l’on revient vers les boutiques de proximité. “Certes, on peut trouver la voiture Baghera dans un hypermarché du jouet, mais il faudra la monter et ce n’est pas simple et le service après-vente n’est pas assuré. Moi j’assume tout.” Acheter un jouet ou un cadeau de naissance, c’est investir une part d’affection dont le cadeau sera empreint. Gratienne Goddyn remarque que l’adulte se fait plaisir également dans cet acte d’achat. Une part de son enfance lui revient sans doute. Bien sûr, la concurrence est rude mais rien ne remplace le conseil. La boutique se fait connaître par le bouche-àoreille. Goddynette a ouvert un blog également sur lequel elle fait connaître ses nouveaux articles. “Très souvent, des petites boutiques comme la mienne servent de test. Dès qu’une nouveauté se vend bien, elle se retrouve en bonne place chez les grands du jouet. Pour nos fournisseurs, nous sommes en quelque sorte un laboratoire.” Même si certains jouets restent intemporels, il faut se tenir au courant de l’actualité. Le salon Maison et Objets à Paris reste le vivier incontournable. Dans ce petit magasin, sont privilégiées les fabrications françaises, durables et garanties. Gratienne Goddyn valorise l’artisanat et la créativité. Sa soeur, Hélène, illustratrice, dessine ses cartes de visite et tout le visuel. L’aventure reste familiale et ceci constitue sans nul doute un charme supplémentaire.
Le jouet, transfert de l’émotion. Gratienne Goddyn recueille beaucoup de confidences qu’elle sait garder. Le jouet n’est pas anodin. Il peut avoir des résonances profondes. Ainsi, les pantins ventriloques, vendus uniquement dans cette boutique, deviennent les meilleurs copains de préadolescents qui s’y identifient. Des psychologues pour enfants les utilisent car ils facilitent une thérapie. Parmi les personnages plébiscités, le copain mais aussi la méchante sorcière, sorte de reflet de la méchante mère. Un transfert qui peut libérer des émotions. En tout cas, la boutique de jouets à l’ancienne n’est assurément pas un anachronisme mais bien un service dont on ne peut se passer une fois qu’on en a profité. Elle garde toute sa magie et complète tous les autres réseaux de distribution, l’essentiel étant de connaître la finalité de l’achat.