Anzin-Saint-Aubin : Géonord s'est réorganisée pour une meilleure productivité

Lors du World Forum for a Responsible Economy, qui s’est déroulé le 26 novembre à la Cité des Echanges de Marcq-en-Baroeul, Laurence Denis, la dirigeante du bureau d’études indépendant Géonord, est venue apporter son témoignage. Elle a réorganisé son entreprise au service de sa performance globale. Témoignage.

Laurence Denis, dirigeante du bureau d’études indépendant Geonord, interviewée lors du World Forum for a Responsible Economy. © Aletheia Press / L.Péron
Laurence Denis, dirigeante du bureau d’études indépendant Geonord, interviewée lors du World Forum for a Responsible Economy. © Aletheia Press / L.Péron

Selon une étude Ipsos sur les «Tendances RH 2024»*, 38% des salariés déclarent avoir ressenti du stress au cours des 12 derniers mois, principalement en raison «dune organisation jugée inefficace dans leur entreprise, marquée par une mauvaise collaboration entre les équipes et des difficultés à prendre ou appliquer des décisions». C’est justement pour éviter cela que Laurence Denis, dirigeante du bureau d’études indépendant Géonord à Anzin-Saint-Aubin, a réorganisé sa structure. «Depuis 2008, nous sommes spécialisés dans le diagnostic environnemental autour de trois compétences : lagronomie (l’étude des mécanismes en jeu en agriculture et de leur amélioration), la pédologie (l’étude des sols) et la cartographie, détaille l’entrepreneuse avant de poursuivre. Quand nous avons passé le cap des 12 salariés, j’ai vite remarqué que les informations circulaient moins bien et que nous allions devoir nous réorganiser et revoir nos process».

Motiver les salariés

Première décision : employer les salariés (principalement des techniciens et des ingénieurs agronomes ou agricoles), à l’heure et non pas au forfait comme le font de nombreux bureaux d’études. «Nous ne payons pas à la mission. Je porte une vraie attention au plan de charge et aux horaires que va devoir effectuer chaque salarié pour répondre aux problématiques de nos clients», explique Laurence Denis. Ainsi, les heures supplémentaires, nécessaires au bon déroulement des projets, sont payées. «Il n’y a pas d’abus et moins de turn-over», précise la dirigeante de Géonord.

Autre changement de taille pour les salariés : la gouvernance. Laurence Denis a fait le choix d’une gouvernance partagée. «Les salariés sont impliqués dans toutes les décisions. Cela requiert de la transparence au niveau des chiffres, des objectifs et du contexte, mais comme ce sont nos ambassadeurs sur le terrain, c’est important que les décisions qui sont prises soient en accord avec leurs problématiques et ambitions, car ce sont eux qui les appliquent», détaille-t-elle. Ainsi, les salariés sont regroupés par «teams». Il y a, par exemple : la team communication, la team RH, la team Innovation, la team commerciale… et chacune dispose d’une autonomie décisionnelle et d’un budget pour mettre en place des méthodes, des process, des projets. «Ce ne sont pas des services, mais bien des teams. Chacun peut se mettre dans la team qu’il souhaite. Par exemple, ma responsable RSE fait aussi partie de la team communication, car elle adore ça et a des idées», lance l’entrepreneuse.

Décloisonner les postes

«Bien évidemment, ces heures passées en team comptent comme du temps de travail. Elles sont comptabilisées dans le plan de charge, ce n’est pas du travail supplémentaire. En team, nous sommes productifs», affirme Laurence Denis. Enfin, l’entreprise a décloisonné ses postes. Ingénieurs comme techniciens ont leur place sur le terrain. «Dans les bureaux d’études, nous avons l’habitude de voir les techniciens sur le terrain et les ingénieurs dans les bureaux. Chez Géonord, les salariés vont là, où ils sont nécessaires», affirme la dirigeante. Cette organisation agile, permet au bureau d’études indépendant, de faire du sur-mesure. Une belle preuve que la réorganisation du travail peut servir à la performance globale.

Pour Aletheia Press, Lolita Péron

* Cette enquête, menée auprès de 1 700 salariés du secteur privé et public en France et de 111 responsables des ressources humaines, dont la moitié travaille dans de grandes entreprises, offre une analyse croisée entre les perceptions des salariés et celles des professionnels des RH. L’étude explore divers aspects de la vie professionnelle, notamment lengagement, les conditions de travail et les perspectives davenir.