Gendarme tué à Mougins: enquête ouverte sur le cyberharcèlement visant sa veuve

La veuve d'Eric Comyn, gendarme tué par un chauffard récidiviste à Mougins (Alpes-Maritimes) lors d'un contrôle routier, est la cible de propos injurieux sur les réseaux sociaux qui ont déclenché l'ouverture d'une enquête, a-t-on...

Un portrait du gendarme Eric Comyn, tué par un chauffard récidiviste, lors d'un hommage qui lui est rendu à Nice, le 2 septembre 2024 © Valery HACHE
Un portrait du gendarme Eric Comyn, tué par un chauffard récidiviste, lors d'un hommage qui lui est rendu à Nice, le 2 septembre 2024 © Valery HACHE

La veuve d'Eric Comyn, gendarme tué par un chauffard récidiviste à Mougins (Alpes-Maritimes) lors d'un contrôle routier, est la cible de propos injurieux sur les réseaux sociaux qui ont déclenché l'ouverture d'une enquête, a-t-on appris mardi de source proche de l'enquête.

Contacté par l'AFP, le parquet de Draguignan, chargé du dossier, n'avait pas répondu en fin d'après-midi.

"La procédure en cours concerne différents messages abjects sur les réseaux sociaux qui visent la veuve mais aussi les forces de l'ordre et leurs proches", a indiqué cette source sans plus de précisions.

"Je l'affirme haut et fort, la France a tué mon mari. (...) La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance", avait dénoncé Harmonie Comyn, la veuve du gendarme, le 28 août, lors d'une cérémonie à Mandelieu-La Napoule, deux jours après les faits.

"Attention, je ne parle pas d'étrangers, mais de récidivistes", avait-elle précisé, le suspect arrêté étant de nationalité cap verdienne.

L'homme de 39 ans qui a fauché l'adjudant Comyn en tentant d'éviter un contrôle routier à Mougins avait déjà 10 condamnations à son casier judiciaire et avait été interpellé deux fois pour conduite en état d'ivresse et/ou sous stupéfiants, selon la justice. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire.

Lundi, le procureur général de la cour d'appel d'Aix-en-Provence avait prévenu, lors de son discours de rentrée devant sa juridiction, que le ministère public "veillerait à ce que certains propos odieux, inadmissibles, tenus en marge de ce drame, soient sanctionnés dans toute la mesure de l'identification de leurs auteurs". 

"La liberté d'expression n'est pas un motif d'impunité judiciaire sur les réseaux sociaux" et "ne peut être le faux nez de la commission d'infractions, de la propagation de la haine des institutions et de ceux qui les servent ou de leurs proches", avait ajouté Franck Rastoul, sans plus de détails.

Lundi, une cérémonie d'hommage avait été organisée pour le gendarme à Nice, en présence du ministre démissionnaire de l'Intérieur Gérald Darmanin. "Ce n'est pas un refus d'obtempérer, c'est un crime. Ce n'est pas un fait divers, c'est un fait de société," avait estimé le ministre. 

36FF9TV