Gazettescope : la pause ? Elle s'impose !

L’étude remonte quelque temps avant le début de la crise de la Covid-19. 91 % des dirigeants d’entreprises hexagonales estimaient qu’une bonne alimentation contribuait directement à la performance de leur entreprise. Mieux ! L’Organisation internationale du travail tendait à montrer qu’une alimentation déséquilibrée prise sur le lieu de travail pouvait coûter jusqu’à 20 % de la productivité d’un pays ! L’amélioration du confort nutritionnel des salariés devient donc un véritable enjeu pour nombre de dirigeants. Et pourtant… Depuis 1975, le temps de pause des salariés français a été divisé par deux. Ils y consacraient voilà 47 ans 1 h 38 contre 45 minutes aujourd’hui.

On débranche la machine et le cerveau

Une pause-déjeuner trop courte ne favorise pas le bon déroulé de la journée de travail. C’est un moment clé. Pourquoi, dès lors, s’imposer de faire une pause repas, outre le fait du simple plaisir de s’arrêter ? C’est une nécessité de santé pour les collaborateurs de l’entreprise. Faire une coupure, relâcher la pression, s’alléger des charges mentales, vider son esprit, stopper la cadence, débrancher le curseur stress, combattre la fatigue. Tout le monde en convient : c’est indispensable. À l’heure de la pause du midi, 30 % des salariés consultent les réseaux sociaux, 23 % en profitent pour se détendre ou faire une sieste, 21 % pour réaliser des tâches personnelles. Et 16 % d’irréductibles s’en servent… pour avancer dans leur travail ou rattraper leur retard. On connaît tous ce phénomène de société avec des journées de travail en mode compétition sportive et chronométrée. Conséquence directe : nous prenons de moins en moins le temps de manger ou le faisons très rapidement. Faire une seule bouchée de son repas ou le sauter peut engendrer des problèmes de santé : risques de surpoids, d’obésité, diabète, soucis cardiovasculaires. S’offrir un instant de calme et de repos, mettre son cerveau en mode veille, ailleurs que devant son écran, permet de reprendre ses tâches dans de meilleures conditions. On voit ainsi se développer dans les entreprises des micro-siestes de 10 à 30 minutes. Reposé, le salarié sera plus performant et plus productif. Cela a également un impact psychique : contrôle des émotions négatives, réduction de l’impulsivité, amélioration de la bienveillance et de la tolérance.

Dis-moi qui tu es !

L’un des grands bienfaits de la pause repas du midi est de cimenter les liens entre collègues. C’est l'espace privilégié pour se retrouver, partager, rire, apprendre à se connaître. Pour le dirigeant, c’est ici un enjeu décisif dans la cohésion de son équipe et le développement de la culture d’entreprise. La question de la pause méridienne, temps de convivialité, a été au centre des débats lors de l’instauration des mesures sanitaires en entreprise et le télétravail. C’était là un lien humain et d’interaction sociale qui était mis en veilleuse. Au sein des entreprises, son retour a été un vrai soulagement. Échanger des paroles, des sentiments, des sourires : quoi de plus humain ? Des études ont montré que nos performances intellectuelles étaient au top le matin entre 10 h et 11 h, et l’après-midi entre 15 h 30 et 16 h 30. Pour optimiser ces pics de concentration, éviter la somnolence, mieux ne vaut pas trop manger. Pas au point de jeûner cependant pour ne pas laisser la sensation de faim nous tenailler et nous déconcentrer. Même au bureau, l’ennemi guette… Sous forme d’un paquet de fraises Tagada, d’une tablette de chocolat au lait-noisettes, d'une barre chocolatée. Vous l’aurez deviné, il s’agit du grignotage. Avec son effet boomerang : la fringale et le coup de pompe. Notre savant relationnel cerveau-corps en sera déréglé, comme une horloge. Résultat : une confusion entre sensation d’être rassasié ou mort de faim ! La pause déjeuner a cet effet régulateur et de remise dans le bon sens de cette si précise et précieuse mécanique humaine.

En marche !

On parlera de ce faux ami qu’est le café. Excitant éphémère par excellence, il met le système nerveux à fleur de peau au-delà de trois tasses par jour. À boire sans sucre pour éviter les pics de glycémie. En revanche, pour la forme, le citron, le miel, le chocolat noir à 100 % de cacao - un carré par jour - sont vivement conseillés. La tendance actuelle est à une recherche d’une restauration plus responsable, plus locale, de saison. Cela vaut pour le monde de l’entreprise. Les salariés plébiscitent les plats frais, faits maison. Enfin, une bonne alimentation au bureau va de pair avec un objectif sédentarité zéro. Seulement 7 % des salariés pratiquent une activité physique via leur travail, pendant la pause-déjeuner. Nous faisons en moyenne 3 000 pas par jour. Il nous en faudrait au moins 15 000 - soit une heure de marche - pour endiguer l’immobilisme. Au demeurant, une bonne hygiène de vie commence sans doute par emprunter l’escalier plutôt que l’ascenseur, faire un chemin en marchant plutôt que prendre un bus. Marcher, à petits pas, à grands pas. Mais marcher. En somme, cela ne tient qu’à soi. À un peu de volonté de bousculer quelques lignes de ses habitudes. Après tout, c'est pour notre bien.