Gamaches revitalise son centre-bourg
Pour le rendre plus attractif et faire s'arrêter les voitures, la commune mise sur la végétalisation, en particulier de sa place du Maréchal-Leclerc. Entretien avec son maire Jean-Paul Mongne, qui confie ne pas briguer de second mandat.
Picardie la Gazette : Pouvez-vous présenter votre commune ?
Jean-Paul Mongne : Gamaches est une commune de la vallée de la Bresle. Elle compte 2 496 habitants, c'est 300 de moins qu’en 2016. La population est vieillissante car les jeunes partent faire leurs études ailleurs et ne reviennent pas. Dans le même temps, nous rencontrons des problèmes de mobilité même si la Communauté de communes des Villes Sœurs a mis en place un service de transport à la demande.
Nous avons toutefois la chance de disposer d’un arrêt de train sur la ligne Paris-Le Tréport. Côté économique, la commune abrite quelques belles entreprises comme Pochet du Courval qui emploie environ 180 salariés, Hutchinson qui compte 120 salariés. Il y a aussi Pal Decap, Plastic billat, Lapeyre, Gédimat… Nous avons deux supermarchés, c’est suffisant. Nous regrettons d’avoir peu d’artisans sur la commune.
Le centre-bourg est bien achalandé avec deux bouchers-charcutiers, quatre boulangeries, deux pharmacies, un opticien, quatre restaurants rapides, un fleuriste, deux marchands de chaussures, une brasserie… Il manque juste que la maison de la presse, qui est fermée, soit reprise. Côté soins, nous avons une maison de santé avec : quatre médecins, une dizaine d’infirmières, deux kinés, un ostéopathe, deux pédicures podologues, un sophrologue… La médecine de proximité, c’est important. Gamaches c’est aussi une école maternelle de 120 enfants, un école primaire de 120 élèves et un collège de 550. Les effectifs de l’école maternelle et primaire du Sacré Cœur sont de 80 enfants.
Votre commune très minérale s’apprête à se métamorphoser…
Oui, dans le cadre de l’opération de revitalisation des centres-bourgs, nous allons engager des chantiers en trois phases. Leur montant s’élève à environ 4 millions d’euros. Ils seraient pris en charge à 80%, voire plus si on peut compter sur les aides du Fonds vert. Nous sommes donc dans le périmètre de l’opération de revitalisation du territoire.
Au mois de mai, et pour 18 mois, débuteront les travaux de place du Maréchal-Leclerc, qui s’étend sur près de deux hectares. Elle est trop minérale. Elle compte 180 places de stationnement mais n’est jamais pleine. Le but est de la végétaliser. La priorité sera donnée aux vivaces. Il y aura des arbres, des noues seront créées pour récupérer les eaux de surface. Les arbres auront les pieds dedans. L’accès de la mairie sera remis dans une vraie perspective. Le Monument aux morts sera déplacé. Tout va changer d'apparence : le but est d’égayer, tout en ramenant de la fraîcheur. Le nombre de places de stationnement passera de 180 à une centaine. C’est suffisant, il en reste toujours beaucoup. On pourra toujours y organiser des animations, le marché le samedi matin.
Suivront deux autres phases, pouvez-vous les détailler ?
Effectivement, dans deux ans, sur la place du petit marché, l'ancienne caserne des pompiers sera rasée mais nous allons conserver la sirène. Une halle va aussi disparaitre car nous allons, sur 500 mètres, remettre au jour la rivière La Vimeuse, qui est pour le moment en grande partie souterraine. Les berges seront refaites et nous allons planter des arbres. Les gens pourront s’asseoir, ce sera très joli.
Nous espérons transformer l’ancienne ancienne caserne des pompiers en tiers-lieu, notamment pour accueillir des musiciens. La troisième phase se déroulera sans doute après mon mandat. Elle concernera la D1015 ou rue du Général-de-Gaulle. On va essayer de faire ralentir les camions. Nous allons réduire les places de stationnement et les végétaliser.
D’autres chantiers sont attendus pour le centre-ville ?
La friche Texti est vendue. L’établissement public foncier des Hauts-de-France va le raser. Il deviendra un parking arboré d’une trentaine de places. La vue sur notre belle église sera dégagée. À quelques mètres de là, huit appartements et six pavillons prennent la place d’une ancienne grande surface. Au rez-de-chaussée, un magasin de 200 m² spécialisé dans les achats de seconde main tenu par une association d’insertion devrait voir le jour.
Parallèlement, dans le cadre de l’ORT, une opération programmée d’amélioration de l’habitat va être menée. Elle concernera une trentaine de logements. Les travaux pris en charge concerneront la rénovation énergétique et le maintien à domicile. Nous comptons un camping dit Les Marguerites avec piscine à la sortie de Gamaches vers les Villes Soeurs. La délégation de service public s’achève au 31 décembre. Il y a beaucoup de travaux à réaliser. Nous cherchons un repreneur solide. Nous aimerions que ce soit un groupe. Nous avons une base nautique qui fait partie des Villes Sœurs. Elle va proposer du wakeboard au printemps, du ski nautique avec des câbles.