François Rebsamen, des vœux à la hauteur de la fonction

Ministre de l’aménagement du territoire, François Rebsamen, président de Dijon Métropole, a quitté son bureau parisien pour venir adresser ses vœux aux élus et aux 3 200 habitants venus l’écouter au Zénith.

François Rebsamen a endossé son rôle de ministre en plus de celui de président de Dijon Métropole dans le cadre de ses vœux aux habitants de la métropole. © Aletheia Press / Nadège Hubert)
François Rebsamen a endossé son rôle de ministre en plus de celui de président de Dijon Métropole dans le cadre de ses vœux aux habitants de la métropole. © Aletheia Press / Nadège Hubert)

"C’est selon moi une bonne chose que le président de la République ait, dans ses vœux aux Français, reconnu avec – selon ses termes - une lucidité et une humilité de bon aloi que la dissolution bien mal comprise, n’a pas apporté les solutions espérées. C’est même un euphémisme…", a souligné François Rebsamen, président de Dijon Métropole, ce 10 janvier, à l'occasion de ses propres vœux. Récemment nommé Ministre de l’aménagement du territoire, François Rebsamen a donné une dimension nationale à un discours de vœux marqué par l’instabilité politique nationale.

Alors que la France débute l’année sans budget, laissant de nombreux Français "dans l’incertitude", l’élu regrette le spectacle donné aux citoyens. "Cette situation, où chacun se rejette les responsabilités, aboutit à ce jeu de dupes auquel les Français se sont habitués, malheureusement, avec un dangereux détachement qui entraîne un sentiment grandissant de déficit démocratique."

L’heure du compromis ?

3 200 personnes étaient réunies au Zénith de Dijon pour écouter les vœux conjoints de François Rebsamen, ministre et président de Dijon Métropole, et Nathalie Koenders, maire de Dijon. © Aletheia Press / Nadège Hubert

François Rebsamen a appelé de ses vœux au compromis. Il a ainsi cité en ce sens Nelson Mandela : "Quand on recherche le compromis, on entre dans le débat avec une volonté de réconciliation. Et quand on veut la réconciliation, on évite de poser des ultimatums." Pour le nouveau ministre, cette étape est indispensable pour la France et sa démocratie mais aussi pour lever les incertitudes qui pénalisent les dirigeants.

"Les crédits d’investissements sont pour l’heure gelés, la fiscalité des entreprises n’est pas encore définie. Cette année la croissance du PIB s’est établie à 1%. C’est mieux que l’Allemagne, première économie de la zone euro dont la croissance en 2024 était proche de 0… Certes, a réagi l'élu. Mais nous percevons en France un ralentissement de notre économie qui pourrait avoir de graves conséquences sur l’emploi."

Le poids des collectivités

Convaincu que les parlementaires "y réfléchiront avant de voter une nouvelle fois la censure", François Rebsamen comprend que les finances publiques imposeront un effort, notamment aux collectivités locales. "Il doit être à juste hauteur. Notamment pour les collectivités locales qui assurent 70% de l’investissement public alors qu’elles ne représentent que 8 % de la dette nationale."

Il a ensuite insisté sur le rôle qu’elles jouent dans le développement du pays, et sur leur contribution au redressement des finances publiques qui doit être équitable. "C’est mon devoir, en tant que Ministre, d’agir en ce sens. Elles ne devraient pas supporter plus de 10 % de l’effort total, une position que je défends fermement au sein du gouvernement. Réduire le déficit budgétaire, oui ! Mais attention à un éventuel effet récessif sur la croissance."

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert