François Lavallée se montre optimiste pour la Côte d'Opale
Le président de la CCI Littoral Hauts-de-France était l'invité du cercle Côte d'Opale Synergie le 16 février. Enthousiaste sur les opportunités qui s'ouvrent pour le territoire, il demande désormais qu'on le rende plus attractif.
«On a un territoire extraordinaire qui a tout pour attirer. Mais il faut vendre ce que l'on a.» Il s'est montré optimiste, François Lavallée. Le président de la CCI Littoral Hauts-de-France, réélu en novembre, était le 16 février dernier l'invité du cercle Côte d'Opale Synergie. Défendant un territoire maritime, central en Europe, avec de bonnes infrastructures et de grosses opportunités, il a aussi pointé un élément à améliorer : son attractivité. «L'an dernier, nous avons accompagné 700 porteurs de projets. Mais c'est vrai qu'on a un déficit de création d'entreprises sur le littoral», note François Lavallée.
Pour l'élu consulaire, la Côte d'Opale souffre de la forte attractivité de la Métropole. Facilités de transports, qualité des services numériques... les jeunes, notamment, sont séduits par «la grande ville». Surtout qu'ils sont nombreux à y réaliser leurs études. «Voilà pourquoi il faut renforcer notre Université du littoral, qui est une bonne Université. Il faut créer des écoles, des BTS des écoles d'ingénieurs. Pour garder nos jeunes.» Un vivier essentiel pour la création d'entreprises, mais aussi pour répondre aux besoins de tous les secteurs. «Il y a une extension et un développement important de la formation sur notre territoire».
Dynamique industrielle et portuaire
L'industrie par exemple reste durablement en demande d'embauches. «Cette année a été riche en bonnes nouvelles», a rappelé François Lavallée. Plusieurs secteurs sont concernés : le nucléaire avec l'arrivée annoncée de deux EPR, l'automobile avec la giga factory de batteries, la production d'hydrogène, l'agroalimentaire, la sidérurgie... «Ce sont quasiment 20 milliards d'euros d'investissement qui ont été décidé dans les 15 derniers jours, insiste l'élu consulaire. Je ne sais pas si on s'imagine ce que c'est que 20 milliards d'investissement industriel ! Ces travaux, qui auront lieu plutôt sur le Dunkerquois, vont profiter à toutes les entreprises du littoral.»
Cette activité industrielle riche s'appuie aussi sur d'autres poumons économiques du littoral : pêche, logistique et commerce... Des activités qui, comme le tourisme, sont étroitement liées à l'activité du Channel et donc des ports... Là aussi, les signaux sont bons malgré le Brexit. A titre d'exemple, le trafic conteneurs a doublé en l'espace de 3 ans à Dunkerque, avec un trend qui est passé de 200 à 700 000 en quelques années. «Si on veut recevoir encore plus, il faut pouvoir maintenant faire l'extension du port.» Surtout, l'élu consulaire souhaite que le chemin vers une collaboration plus étroite entre les ports du territoire se poursuive. «Il y a une vraie réflexion à avoir sur nos ports ; et avec tous nos ports, insiste François Lavallée qui se félicite des avancées permises par le collectif Norlink. C'est vital pour notre façade maritime. Quel type de gouvernance il faut avoir ? C'est une discussion qui reste à mener.»
Gérer le post-Brexit
Une discussion qui devra évidemment aussi intégrer des échanges constructifs avec les partenaires d'outre-Manche. «Maintenant qu'il y a ce Brexit, c'est important de nouer des relations plus fortes avec le Royaume-Uni, et aussi bien sûr avec l'Irlande», rappelle l'élu consulaire. Ce qui suppose aussi que les jeunes opaliens maîtrisent l'anglais... Et là encore François Lavallée attend davantage d'efforts : «c'est une honte que sur un territoire frontalier, nous n'ayons pas de lycée bilingue !» La formation... toujours.