Expertise comptable
Franck Didier, une certaine idée de son métier
Tellement investi dans un métier qu’il exerce depuis plusieurs décennies ! Et aujourd’hui, en retraite. Franck Didier a su allier un sens aigu du professionnalisme, sans jamais se défaire de ce qui fait le cœur du métier d’expert-comptable : le sens de l’humain. Lui, continue de cultiver l’engagement. Une philosophie de vie. Sa succession au sein de l’agence Yzico à Sarrebourg est assurée.
Quel parcours ! D’abnégation et de persévérance. Depuis le 1er juillet dernier, Franck Didier est en retraite, après des années professionnelles où il aura endossé des responsabilités au sein du cabinet Yzico. «On ne quitte pas une activité comme je l’ai vécue sans une certaine angoisse», confie-t-il. Une trajectoire dans l’expertise comptable de quatre décennies. Franck Didier, sans conteste, c’est un homme façonné au contact humain, enrichi des multiples rencontres jalonnant une carrière. Tout commence à l’entrée des années 80, Franck Didier, imprégné de la tradition vosgienne, réussit son BTS dans l’industrie du bois, à Paris. Il nourrit l’ambition de créer sa propre entreprise, dans un domaine encore peu exploré : la construction d’ossature en bois. La technique, l’allant, il les possède pour mener à bien son projet. Lui manque un maillon essentiel pour tout dirigeant : la gestion. Franck Didier décroche un second BTS, dans la comptabilité et la gestion des entreprises, à Strasbourg. Militaire, Franck Didier est chasseur alpin à Annecy. Son devoir national accompli, il garde son idée entrepreneuriale en tête : «Je voulais découvrir l’expertise comptable de l’intérieur. J’ai envoyé des CV pour apprendre le poste.» Le cabinet Sofilec, à Remiremont, répond favorablement. Nous sommes en 1984. Parallèlement, il entame un challenge : décrocher son diplôme d’expert-comptable en cours par correspondance. Il l’obtient. Les opportunités d’une carrière le mènent chez un associé de Sofilec : Enerys, où il gravit les échelons, en une décennie : responsable de l’agence de Sarrebourg, comité de direction, président.
L’aventure Yzico
En 2011, Enerys se rapproche de Chevry & Associés, Crec et Fimeco. Le cabinet Yzico est porté sur les fonts baptismaux, pour répondre aux évolutions des métiers d’expertise et d’audit. Franck Didier en prendra la présidence. En 2017, il est de retour à Sarrebourg, comme expert-comptable, jusqu’à ces derniers mois. «La boucle est bouclée», constate-t-il. Franck Didier fourmille d’anecdotes sur un métier qu’il aime passionnément, dont il a su rapidement épouser les évolutions, gardant en tête le sens de l’innovation. La différence entre ses débuts et aujourd’hui ? : «Il n’y avait pas d’ordinateur au bureau ! Nous travaillions manuellement. Le traitement informatique est arrivé, les cartes perforées. Trois évolutions majeures : le numérique, la complexité administrative et les besoins des clients. Dans les années 80-90, l’expert-comptable était un peu le médecin de famille de l’entreprise, généraliste touche à tout. Dorénavant, on parle de stratégie, de management, d’adaptation au monde économique, de conseils plus structurés. Le monde a changé !» Ce qu’il retient de sa trajectoire ? «L’humain, c’est un métier de relations, où il faut écouter, respecter, être attentif, patient. Le travail en équipe. La confiance des clients.» Dès lors, comment concilier une existence aussi active, avec le temps de la retraite ? «La confiance qu’on m’a témoignée, c’est un cadeau de la vie. Je veux le rendre et donner du temps pour les autres, dans l’associatif. Et également passer mon brevet de pilote d’avion.» Ce qu’il appelle «sa belle aventure dans l’expertise comptable», il va un temps la poursuivre pour épauler son successeur à l’agence de Sarrebourg, Sébastien Leinheiser. Apprendre et transmettre : toute la vie de Franck Didier. Il tient à préciser : «Je garde de belles amitiés, mais attention. Il faut rester prudent avec le client, à la fin, c’est lui qui décide. C’est le côté frustrant du métier. Nous ne sommes pas le chef d’entreprise que nous conseillons.» Être pro, cela ne s’invente pas. Cela se cultive. Franck Didier aura trouvé la bonne recette. La sienne.