Français, Wallons et Flamands innovent ensemble
Le 25 novembre 2016 dernier, un nouveau projet transfrontalier a été inauguré : GoToS3. C’est le plus important portefeuille Interreg. Français, Wallons et Flamands vont collaborer selon la stratégie dite de Smart Specialisation. Objectif : réduire toujours plus l’écart de compétitivité entre les Etats-Unis et l’Europe.
Il y avait du monde au sein du LILLIAD Learning Center Innovation, la nouvelle bibliothèque de la Cité scientifique du campus de Villeneuve-d’Ascq, pour l’inauguration. C’est la première fois qu’un portefeuille Interreg aussi important – 15 projets et 86 partenaires – est lancé. Auparavant, chaque projet Interreg était indépendant, spécialisé dans une thématique, avec 6 ou 7 partenaires. Cette fois-ci, l’idée est de croiser les thématiques et les territoires, selon une stratégie de Smart Specialisation : ce concept consiste à concentrer les moyens pour l’innovation sur un petit nombre de secteurs très compétitifs.
Smart specialisation transfrontalière. GoToS3 signifie d’ailleurs «aller vers la spécialisation intelligente ou S3, Smart Specialisation Strategy». Les secteurs concernés sont les matériaux (textiles intelligents, matériaux écologiques et biologiques), la nutrition, les industries culturelles et créatives, le transport et la logistique ou l’usine 4.0 (mécatronique, fabrication additive, robotique, technologies sans contact). Sur chaque projet, un Français travaille avec un Wallon et/ou un Flamand, avec le soutien financier de l’Europe.
NFID, chef de file. C’est NFID, Nord France innovation développement, agence régionale basée à Lille, qui est chef de file de ce nouveau portefeuille dont le rayonnement en France couvre les Hauts-de-France, les Ardennes et la Marne. Du côté wallon (Mons, Tournai, Liège), son partenaire est l’AEI, l’Agence pour l’entreprise et l’innovation. Du côté de la Flandre-Occidentale (Bruges, Courtrai), c’est POM, Provinciale Ontwikkeling Maatschappij West-Vlaanderen. Le budget total du portefeuille GoToS3 est de 38 millions d’euros, financé à hauteur de 21 millions d’euros par les subventions européennes Feder. Le reste est assuré par les collectivités des trois territoires dont le conseil régional Hauts-de-France (7,5 millions d’euros).
Acteurs multiprofils. Les projets touchent les différents aspects de la chaîne de l’innovation : la recherche, la mise en place de démonstrateurs, la définition de nouveaux produits et services et la création d’outils d’accompagnement à l’innovation des entreprises. «Dans ses projets, on retrouve des universités, des pôles de compétitivité, des entreprises, des agences de développement, des écoles d’ingénieurs, des incubateurs…», précise Hélène Caille, responsable du projet GoToS3 chez NFID. Quelques exemples de projets : développement de bioplastiques avec des microalgues, de textiles anti-salissures, de textiles intelligents d’éclairage ambiant pour la signalétique…
Retombées européennes et internationales. Quelles retombées attendre de GoToS3 ? Pour Jean-Marie Pruvot, directeur de NFID, «donner plus de visibilité au niveau international de notre territoire et générer du business interentreprise». Maintenant, les trois agences vont se mettre au travail, comme le précise Jean-Marie Pruvot : «On s’est réparti les tâches. NFID va s’assurer que tout ce qui a été décrit au sein des projets sera fait. Nous sommes également en charge de la communication globale du portefeuille ; l’AEI, de la prospective et de la transformation des activités de recherche en nouveaux produits ; POM, du développement de l’innovation intersectorielles entre les projets.»