Industrie

FPC rêve plus grand

Paul Rouliot vient de reprendre l’entreprise Fournitures Plastique Caoutchouc (FPC) à Muille-Villette. Une transmission accompagnée par Cédants et Repreneurs d’Affaires (CRA).

Caoutchoucs cellulaires, mousses de polyuréthane et autres mousses de polyéthylène sont transformés dans l’atelier de 700m². (© FPC)
Caoutchoucs cellulaires, mousses de polyuréthane et autres mousses de polyéthylène sont transformés dans l’atelier de 700m². (© FPC)

Vous pensez qu’il n’y a rien de plus basique comme matériaux que la mousse ou le caoutchouc ? Il suffit de pousser les portes de la petite entreprise Fournitures Plastique Caoutchouc (FPC) à Muille-Villette pour vous détromper. Caoutchoucs cellulaires, mousses de polyuréthane et autres mousses de polyéthylène aux densités variées sont transformés, dans l’atelier de 700 m², en un panel étendus de produits. 

Si FPC emploie aujourd’hui trois salariés, un potentiel de développement existe. C’est ce qui a convaincu, Paul Rouliot, originaire de la région de Lyon, de reprendre l’entreprise en novembre 2023. Une transmission importante pour le trentenaire qui se lance dans l’entrepreneuriat et pour Michèle Trembicki qui remettait les clés de l’entreprise créée par son père en 1972.

Pas de dépendance

« J’entends poursuivre ce qui existe déjà pour développer FPC », explique Paul Rouliot. Pour cela, il sait pouvoir s’appuyer sur un fichier d’une centaine de clients actifs et un chiffre annuel moyen de 550 000 euros. Autre atout de l’entreprise, gage de sécurité, « ses débouchés sont diversifiés. Le top 10 des clients représente moins de 50% de notre activité et six secteurs différents », poursuit Paul Rouliot.

FPC produit en moyennes et petites séries, par exemple, des emballages de présentation ou de calage, des isolants acoustiques, des éléments de filtre pour les aquariums. Autant de produits que l’on retrouve dans l’industrie, l’ameublement, le médical, la cosmétique… « FPC maîtrise la peinture sur mousse qui permet, en milieu hospitalier d’entretenir plutôt que jeter, par exemple une cale utilisée durant une radiothérapie » développent Michèle Trembicki et son compagnon Bernard. Certains clients évoluent même dans le secteur du luxe.

« Nous avons aussi développé une production de matelas qui peut atteindre 500 unités par an », glisse le couple de cédants. Mais, pour voir plus grand, Paul Rouliot sait qu’il faudra donner une nouvelle impulsion à son entreprise. Un investissement dans un parc matériel moderne et un déménagement sont donc à l’étude.

Une transmission réussie

La phase de transmission a été accompagnée par l’association Cédants et Repreneurs d’Affaires (CRA). Un intermédiaire neutre, dont les deux parties félicitent l’action. « Nous n’aurions peut-être pas été jusqu’au bout de la vente sans CRA », constatent Paul Rouliot et Michèle Trembicki. Ils reconnaissent des tensions au démarrage. « Au début, nous ne nous connaissions pas, c’étaient nos experts qui nous représentaient et qui échangeaient », souligne Paul Rouliot. « Notre rôle est de mettre de l’huile dans les rouages des deux côtés pour éviter une rupture prématurée du dialogue », résume Jacques Facquier, entrepreneur à la retraite et bénévole au sein de CRA.

Un travail de juge de paix qui a porté ses fruits au-delà de toute attente. « J’ai travaillé avec Michèle et Bernard avant qu’ils ne prennent leur retraite, rebondit Paul Rouliot. Comme ils habitent juste à côté, ils viennent parfois prendre le café. Je profite toujours de leur expérience. » Le jeune entrepreneur peut également compter sur des salariés expérimentés, dont Rémi, chef d’atelier et fils des cédants. Des conditions idéales pour faire grandir FPC en toute sérénité.

Du Rhône à la Somme

D’une façon générale, l’association s’entretient avec les candidats à la reprise et les entrepreneurs qui veulent céder. L’objectif est de tester le sérieux, la motivation et la situation financière des interlocuteurs avant de les accompagner. Comme beaucoup des futurs repreneurs s’inscrivant à CRA, Paul Rouliot n’avait pas d’expérience dans l’entrepreneuriat. « J’étais salarié dans le domaine de la transition énergétique, au sein du groupe Enerlis. J’ai participé à son développement, son chiffre d’affaires est passé de 20 à 130 M€. C’était passionnant et cela m’a donné envie de me lancer », explique-t-il.

Lorsqu’il s’inscrit auprès de CRA, il accède au répertoire d’entreprises à reprendre de l’association, mais il suit également une formation pour acquérir les compétences nécessaires à la gestion d’entreprise. C’est le hasard qui le conduit dans la Somme. « Je ne voulais pas être seul dans cette aventure. Des amis qui gèrent la chaudronnerie Soptol à Eppeville et qui sont aujourd’hui mes associés, m’ont parlé de FPC ». Paul Rouliot ne le savait pas alors, mais c’était le début d’une nouvelle vie pour lui…